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La Roumanie
Pour la derniere nuit en Hongrie, dur de trouver un endroit ou planter la tente; des grands champs terreux ou maisseux a perte de vue. Durant notre dernier jour en Hongrie nous croisons beaucoup de velos utilitaires, avec en guise de sacoches des paniers en osier. Nous passons la frontiere hongro-roumaine le 12 septembre. Le douanier regarde a deux fois nos passeport. Notre bronzage et la barbe d'Ivan sont en decalage avec les photos !
En Roumanie, un vrai depaysement se fait sentir. Les poules sur le bords des routes., de vieux puits, des chiens errants..gloups, des routes non-goudronnees ou cabossees...
Apres  16 km de routes cammionneuses et pluvieuses, on s'arrete a Socodor demander de l'eau dans un bar et on fait la connaissance de Gabriela qui nous pose pleins de questions. Avec un mixte des langues latines (roumain, espagnol, italien, francais), on arrive a se comprendre. Elle veut savoir ou l'on dort et nous invite chez elle(on ne va pas camper par ce temps!) bien que ce ne soit pas tres grand. Elle vit avec ses 3 enfants (gimi, adrian, belle) et le fils de sa fille, ses parents et 2 autres. Elle a la quarantaine, son mari qui la battait est parti a la naissance du dernier enfant. La violence conjugale est un probleme crucial en Roumanie qui n'est pas necessairement pris en compte par la loi. Le mari de sa fille a disparu lui aussi. Pour pouvoir subvenir aux besoins de la famille, Gabriela travaille en Italie dans des jobs saisonniers, paye 800 euros par mois, bien mieux que les 100 a 300 euros qu'elle pourrait esperer pour les memes travaux en Roumanie. La famille vie surtout de son jardin potager comprenant tomates, paprikas, pommes de terre et un enorme champs de choux. La cour est partagee entre chiens, poules, cochons. Il y a 4 pieces et une salle de bain dans laquelle la lumiere baisse quand on prend une douche. Malgres tout, la television toute neuve et toujours allumee trone dans la piece qui fait chambre et salon. Cette famille de tzigane tres sympathique et chaleureuse marque notre esprit et notre entree en Roumanie.
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desole pour la qualite
Nous repartons les sacoches remplies de saucisses et sauces paprika faites maisons!
Direction Arad sur une route dangereuse ou de gros camions nous frole malgres l'ecarteur d'Ivan. Les voitures se retrouvent parfois a trois sur la voie pour doubler! Rendu dans la ville ce n'est pas mieux, il n'y a presque pas de feux de signalisation en etat de marche, les carefours sont anarchiques (mais ca fonctionne quand meme!). Nous nous adaptons a la culture en roulant comme des chauffards!
Le soir, nous cherchons un camping pres d'une foret. Malheureusement le noir nous rattrape en arrivant alors que nous sommes entoures de chiens errants dans un bidon-ville. L'endroit ne nous rassure pas et nous perferons camper dans un parc en centre ville. Voir tant de pauvrete nous deboussole un peu, nous petit bourgeois francais...
Apres une journee internet, achat de patins de frein, envoie de lettre...etc qui nous donne mal au crane, nous campons en campagne. ouf de l'air! Le jour suivant, on se bouscule pas trop, on se contente de planter la tente un peu plus loin.
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 Nous croisons  en cette chouette journee ensoleillee des ecolo du velo un peu comme nous. Ils sont suisse et voyage depuis 6 semains et pour une duree indeterminee sans trop savoir ou aller. Isabelle et philippe ont pour habitude de se lever tard, de rouler un peu mais pas trop pour pouvoir passer le maximum de temps a se preparer a manger! Nous passons la journee ensemble. Philippe demande des oeufs a une dame dans un petit village peuple a 50% de poules, 30% d'oies, 10% de vaches, 5% de chiens et le reste d'autre especes bizarres y compris des humains! Il recolte finalement 10 oeufs, du lait et des raisins pour 3 francs (ou plutot "lei") 6 sous. Le soir c'est dans une magnifique prairie que nous montons nos tentes puis cuisinons au feu de bois.
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Quelle regalade. Nous sommes heureux de parler en francais et d'apprendre plein de truc sur la suisse (democratie tres participative, plusieurs langues...)au milieu de la Roumanie! 
Nous quittons ces sympatiques voyageurs et nous enfoncons dans des coin plus recules. Nous voyons des femmes faucher a la main, coudre des napperons devant la route, laver le linge au lavoir...etc. Nous croisons presque autant de charrettes a cheval que de voitures, des ramasseurs de patates a tous les coins de champs, des coupeur de mais a la faucille...etc.
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Nous croisons parfois un homme ou une femme seul-e surveillant une ou deux vaches et regardant sur un tabouret de bois son animal brouter. Ce lundi 17 septembre au soir, nous campons dans une prairie. Car peureux que nous sommes, nous hesitons a  planter en plaine foret au milieu des ours et des loups bien que selon de bonnes sources il n'y ai presque aucun risque.
Le matin, trois femmes et un homme viennent ramasser des patates a cote de notre tente. Il nous disent bonjour avec un grand sourire apparement peu deranger que l'on plante dans leur champ. Nous leur proposons de les aider. L'ambiance est conviviale tout le monde rigole, surtout de notre apparent manque d'entrainement dans ce domaine. On repart heureux avec plein de patates! Ivan tete en l'air qu'il est en oubliera sa casquette et sa polaire...
  
Nous roulons dans le debut des carpattes, entoures de superbes paysages et nous nous engageons sur une "route" comme indique sur la carte, mais qui ressemble davantage a un chemin terreux. Hallucinant
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Nous arrivons enfin dans un village d'ou les gens ne doivent pas sortir souvent vu l'etat des routes. Et decidons de s'y poser pour la nuit. Soudain, les moutons deboulent...
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...suivis de leur berger.
Installes dans un verger, Amelie se douche et Ivan s'apprete a mettre les pommes de terre sur le feu quand deux curieuses s'approchent. Leur caractere est aussi fort que leur voix.Elles rigolent, hallucinent et inspectent notre equipement. Amelie se rhabille vite fait. Elle nous propose de venir cuire les patates sur leur gaz. Alors qu'Ivan attend pres de la tente, une petite grand-mere qui nous avait vu vient deposer un diner composee d'une soupe, de polenta accompagnee de feuilles de choux fourrees a la saucisse, d'une bouteille de lait, de deux barres chocolatees et de fruits; le tout accompagne d'une bougie et d'une boite d'allumettes! L'hallu!  Au meme moment, Amelie est chez Lia en train de cuire les patates. Il y a un puit dans la maison. Elle repart avec paprika, tomates, raisins, pommes, du jardin, lait tout juste trait, et fromage fait maison! Rien que ca! Quel cadeau! Le repas s'annoncait fade et on se retrouve maintenant avec deux repas exquis!
En revanche le repas fini, le vent se leve, l'orage arrive...nous suons assez de peur pour en faire cailler le lait reste dans la tente! 
Nous repartons le lendemain sous la brume qui tarde a se lever, sur un chemin caillouteux-terreux et boueux! Mais on a connu pire! Nous croisons de nombreux bergers parti en montagne avec leur troupeau pour la journee et transportant leur baluchon. Nous croisons d'ailleurs beaucoup de personnes se deplacant sur de longues distances, a pied! Et oui!
Enfin, nous retrouvons le saint-beton(!). En arrivant a Resita, deux policiers nous arretent et nous demandent agressivemnt nos papiers. Ayant lu dans un guide de voyage qu'il fallait se mefier des faux-flics suceptibles de partir avec vos papiers, Ivan leurs demande leur carte. Ils sont tres surpris voire meme humilies de ce retournement de situation. Comprenant par notre accent qu'on ne capte pas le roumain et que nous sommes des touristes, ils nous sourient et s'excusent en nous indiquant gentillement ou se trouve l'internet.
 Au debut, on pensait qu'il nous prenaient pour des tziganes, car il est vrai qu'Ivan est plus ou moins bien recu en raisons de ses cheveux noirs et de son bronzage. Une fois, un agent de securite lui a refuse l'acces a un magasin, mais lui deroula le tapis rouge sachant qu'il etait en fait francais.  Les tziganes sont nombreux en Roumanie et sont souvent rejetes par la population. Le racisme a leur egard ne se cache meme pas. Ils ont unstatut a part, ne beneficient pas des memes aides, at pour 4/5 eme d'entre eux gagnent moins de 3 euros par jours.
Apres avoir rencontre des jeunes de cites, deux cyclistes interpelles par notre chargement nous questionnent.
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Ils nous invitent sans tarder a dormir dans le local de l'association "Bike Attack". Mimo et Mario sont tres gentils. Ils nous donnent beaucoup... Leur association se bat notament pour la promotion du velo comme moyen de transport. Nous discutons ecologie et decroissance. Ils vont aussi dans les ecoles pour apprendre aux enfants l'importance de mettre ses dechets a la poubelle. Il est vrai que la Roumanie est jonchee de dechets, et il n'est pas toujours facile de trouver une poubelle... Nous realisons a quel point nous sommes privilegies. Ils nous demandent comment on a pu s'acheter tout ce materiel. Quand on leur repond qu'on gagnait 1000 euros par mois a ramasser du raisin ou des tomates, nous plombons leur moral. Meme en etant bientot ingenieur et guide de haute montagne, Mimo et Mario ne pourrons sans doute jamais partir comme nous...
Le lendemain apres avoir achete quelques vetements pour remplacer nos divers oublis aux quatre coins de la Roumanie, nous repartons vers les montagnes. Le soir, une fermiere nous mene a un endroit ou planter la tente avec foyer et source.
Le vendredi 21, nous roulons un peu mais pas trop et demandons de l'eau chez Myriam et Felicia. 
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Nous repartons avec un demi litres d'eau de vie!
 L'avantage d'etre une fille, c'est de ne pas etre oblige de boire a chaque fois qu'on nous le propose.
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nous plantons sous un radieux coucher de soleil
 Un matin, une personne nous arrete, nous demande d'ou l'on vient et nous offre une autre bouteille d'eau de vie. Decidemment, ca commence a peser dans les bagages. Peu apres, un berger bourre nous offre une boite de haricots. Encore peu apres, nous arrivons dans un village en fete, c'est un mariage et un bapteme. Direct', nous sommes invites a manger. Repas de fete: de la viande avec de la viande! Nous essayons une danse, ecoutons les musiciens endiables; la sono doit etre un luxe, il la mettent a fond.... ouille!
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Nous les remercions et repartons direction la frontiere!
Nous ressortons emus par ce bout de pays traverse, qui a le sourire aux levres et l'hospitalite naturelle. Nous ne sommes pas si surs que cette region d'europe soit si pauvre que le montrent les chiffres. Car si beaucoup gagnent peu, beaucoup produisent la totalite de leur consommation ce qui bien evidemment n'est pas comptabilise. 
40% de la population roumaine vie d'une petite paysannerie, ressemblant sans doute a celle des campagnes francaises d'autrefois. Pourtant meme si la plupart d'entre eux revent peut-etre d'une vie dite "moderne", secretement nous nous demandons s'ils ne sont pas en avance de cent ans: legumes bio sans embalages superflus, transportes a la charrette...
 
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