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La serbie, du 25 septembre au 3 octobre

 

 Le 25 septembre, dans la matinee, nous passons en serbie. Nous n'avons ni carte ni argent (pas de ville ni bureau de change). L'aphabet est maintenant cyrillique et souvent double en ecriture latine: ca fait bizarre. Apres 15 km dans ce nouveau pays inconnu, nous nous arretons  pour demander de l'eau, on nous repond: "tu dois rester pour voir comment on fait l'eau de vie". C'est chez Nikola et Dragica que nous avons elu domicile pour l'apres-midi, en compagnie de leurs ami-e-s Snezana et Miroslav qui parlent anglais. D'ailleurs Miroslav parle tres fort et s'impose un peu...

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Nous buvons et re-buvons de l'eau fraichement sortie de l'alambic et du vin nouveau, Amelie et Snezana coupent le raisin au son du violon d'Ivan. Nos hotes ont un grand terrain au bord du danube et produisent une grande partie de leur nourriture : poules, cochons, vignes, 2 vaches. Comme beaucoup de ruraux , ils font leur fromage; c'est l'abondance. Ils nous proposent de diner avec eux et de rester dormir. Apres une douche bien venue (o bonheur!), nous mangeons un repas de luxe avec poissons peches dans le danube et suculeusement cuisines.

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La matinee commence par un verre d'eau avec du miel, habitude du pays. En revanche cette fois Ivan n'hesite pas a refuser le verre de goutte. Nous faisons un tour en barque a moteur sur le danube, pour lui dire au revoir. Et oui ce grand fleuve se dirige vers l'est pour se jeter dans la mer noire, alors que nous allons au sud.

Nous partons apres une omelette suculente aux tomates et paprikas dont on se souviendra!

Nikolas nous offre une bouteille d'eau de vie , on est donc a 1 litre et demi dans les sacoches, ca commence a peser!

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Nous longeons le danube sur quelques kilometres. A cet endroit, le fleuve est beaucoup moins large et les montagnes plongeant dans l'eau offrent a nos yeux de superbes paysages. Jolies montagnes!... mais dures montees: on ne roule que 30 km par jour. Apres avoir trouve carte et argent dans une ville, nous trouvons a donner une bouteille de gnole: premiere fois qu'on donne quelque chose! Nous sommes content, lui aussi...

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Un matin, nous nous arretons dans le bar-magasin d'une petite bourgade. Un des pilier de comptoir sort son harmonica, immediatement nous sortons les instruments. Nous v'la a jouer un instant, le temps d'un moment partage avant de remonter sur nos velos!

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Nous plantons en fin de journee avec deux parts de pizzas et deux bieres offertes par des gens a qui on avait simplement demande de l'eau. Le midi du 29 septembre, un jeune serbe de 19 ans nous offre, en protection, une representation du Saint-Nicolas, le protecteur des voyageurs! Toutes les familles ont leur saint qui se transmet de genetation en generation. Puis nous passons l'apres-midi a se farcir la tete sur le blog. Nous avons des nouvelles des ami-e-s cyclos voyageurs, rendu en ouzbekistan et au perou...Et puisque le bar propose une soiree concert, nous decidons de rester. Nous sommes impatient d'ecouter de la musique serbe. Et oui, mais comme partout, les tubes pop sont les plus rependus. Nous partons apres deux morceaux de synthe-guitare tellement ridicules que nous sommes pris de fous rires. Pauvres musiciens... Du coup, il fait noir et on se demande bien ou dormir. En sortant de la ville vers 22h, nous roulons pour nous eloigner. Un monsieur qui gare sa voiture nous regarde intrigue, nous allons vers lui et avant meme de prononcer un mot, il nous invite spontanement a rentrer dans sa maison. Il ne parle pas anglais, on ne parle pas serbe mais l'echange est quand meme la. Il nous offre du raisin, une douche, et un lit, rien que ca! Il s'appelle Mile, a 55 et est grand-pere. Nous partons le lendemain avec le ventre rempli d'un petit dej' bien gras: 2 oeufs, 2 grosses saussices, plein de fromage, pain et un peu de tomates pour la digestion. Nous profitons aussi de la balance (a ventre vide) pour constater que l'hospitalite roumaine et serbe a fait sont effet: on a grossit! Nous n'avons jamais autant bu d'alcool et mange gras que depuis ce voyage!

 

Le jour suivant, une dame nous a invite a boire un cafe a la tombe de la nuit mais ne nous a pas propose plus... Du coup amelie tente de demander a l'entre d'un terrain militaire si on peut camper dans leur jardin! Pourquoi pas...Mais le sourire innocent d'Amelie n'y a cette fois rien fait. Du coup, nous campons miserablement entre un champ de mais et une rangee de pommiers, sur de la terre pas terrible. Enfin bon...

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Le lendemain, on prend les devants et demandons a planter dans un jardin suffisamment tot. Rebelotte, on nous offre, cafe,repas... Comme a notre habitude, nous sortons les instruments. Le courant passe bien, nous osons donc poser des questions epineuses sur la guerre et les conditions de travail en serbie. Ils n'aiment pas trop ces sujets mais il en ressord que "tout le monde a eu peur en 99 quand des bombes tombaient a quelques kilometres"  que "les americains sont fou" et qu'en serbie, on travail beaucoup pour gagner peu. Le salaire d'ingenieur du fils de la maison est de 800 euros, quant a la fille, elle travail 49 heures par semaine pour un petit job et ne sait pas encore combien elle gagnera a la fin du mois, elle nous dit simplement que le salaire minimum serbe est de 250 euros par mois... Inutile de preciser que le fils (30 ans) et la fille (26ans) vivent chez leur parent. Apres ca, le fils nous emmene en voiture a la ville pour boire un coup. Nous nous couchons a minuit, comme toute la maison et nous levons a 8 heures: les pauvres attendent depuis 4 heure du matin, (leur reveil habituel)pour rentrer dans la cuisine ou ils nous ont installe pour la nuit! Ils ont pourtant une cuisiniere a gaz, mais nous ne les voyons cuisiner (ou plutot on ne la voit) que sur la cuisiniere a bois. Pendant ce temps, le mari fend les tas de bois deposes dans la cour. Ceci, n'a rien d'exeptionnel pour eux puisque tout le monde fait pareil: meme dans les petites villes, nous croisons des tas de bois sur le trottoir et bien sur, des personnes en train de transporter, fendre ou couper...

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 La vie change ici, les parents ont encore toute une ferme avec trois vaches nourries avec leur mais coupe a la main, deux cochons, des poules et un jardin: tout ce qu'il faut! Les enfants travaillent beaucoup a l'exterieur, et n'ont pas l'air tres interesses par la ferme, il nous parle des tubes de pop musique, du foot, de leur voiture et de leur portable... Que deviendra ce petit coin de paradis dans le futur?

Nous achetons de la peinture jaune poureffacer nos marques: nos velos sont tout beau. Surtout celui d'Amelie qui est decore avec le joli bouquet de Marija la maitresse de maison.

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Nous quittons donc l'endroit direction la frontiere, le changement de climat est radical: en une journee tout devient sec, les plantes aromatiques et la terre constituent notre nouveau sol et les arbres sont moins grands et plus clairsemes.

 

Le soir nous demandons de l'eau a un monastere, un moine vient avec nous pour demander a la douane si on peut camper dans un champ a cote du poste frontiere (le camping sauvage est interdit en serbie). Dieu aidant... ils sont d'accord! Le moine nous apport ensuite du the, du miel, des tomates... Nous lui montrons les photos de nos familles et de notre voyage. Il est habiller tout en noir, avec un medaillon la centure. Et, avec la riviere, la foret et la nuit tombante, on se croirait tombe dans un film! Il demande si on est baptise, nous lui expliquons que nos parents n'ont pas pris cette decision... Aussitot dit aussitot fait, Il se retourne vers nous l'un apres en baraguouinant des trucs incomprensibles a nos oreilles. Il prend soin d'ecrire nos noms sur son petit carnet et nous fait comprendre que ca y ait, on est baptise. Ivan ne comprend ce qui vient ce passer qu'apres coup. Et bien qu'il ne nous ai pas vraiment laisser les choix (a moins que l'on ne se soit pas compris: la conversation etait perieuse), nous sommes combler que cela arrive de cette facon. Nous sommes plutot a l'etape de la recherche dans le domaine de la spiritualite et ce bapteme au clair de lune, nous donne l'impression d'exister encore plus...

 

 
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