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Istanbul du 18 octobre au 2 novembre.
 A peine passes la frontiere, Omür, un routier nous propose donc de nous emmener a İstanbul ce que nous acceptons avec joie puisque nous avons  rendez-vous a Istanbul dimanche 21.
Nous roulons trois heures avec lui jusqu'a son lieu de chargement. C'est une grande usine allemande dans laquelle nous restons plusieurs heures a discuter avec  ses collegues. Un jeune nous demande si nous sommes maries. Nous repondons que non. "Alors vous n'etes que des ami-e-s?"
Le changement de culture se fait sentir. İci en effet, soit on est marie soit on est celibataire. Apres un bon repas offert dans la cuisine de l'entreprise, nous allons a İstanbul ou Omür nous invite a dormir chez lui.
Nous lui posons deux, trois questions: "Est-ce que tu es musulmans?"  "oui" "Et est-ce que tu pries?" "Non la je bois une biere!" Bah oui quelle question, on etait en train de trinquer!
Nous dormons dans la meme piece avec tv et lumiere allumees...
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Nos premiers coups de pedales dans la peripherie d'İstanbul nous incitent a prendre le train pour eviter les 20km de course automobile qui nous separent du centre-ville. D'ailleurs quasiment personne ne fait de velo a İstanbul.
Nous y voila avec deux jours d'avance et un peu de tricherie quand meme!
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Apres notre iniciation aux indications de routes tres aproximatives que nous donnent les Istanbouliotes, nous arrivons au Lycee francophone Sainte-Pulcherie ou Anne nous attend. Elle est originaire de haute-bretagne et est prof de physique a İstanbul depuis trois ans. Nous avons eu son contact par ses parents, tenants d'un bar aux mythiques veillees-chantees... 
Elle nous invite dans son appartement et nous presente sa colocataire Aylin. Elle s'est arrangee avec le directeur Pierre Gentric pour que l'on puisse ensuite loger dans l'appartement du lycee. Nous sommes recus comme des rois: c'est Byzance ici!! 
Grace a Anne nous aprenons de nombreuses informations en peu de temps sur la ville et le pays. Anne et Ayline nous emmenent en Asie en bateau! Et oui Istanbul est a cheval sur le detroit du Bosphore qui separe l'Asie et l'Europe, et relie la mer Marmara a la mer noire.
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En prevision de la suite, nous nous achetons des bagues de pacotille: nous nous marions au chant du muezzin devant le vendeur. Amelie choisit un foulard  pour rentrer dans les mosquees et faire meilleure impression a l'ambassade d'Iran. Nous commencons donc nos demarches administratives en debut de semaine. A chaque fois que nous allons a l 'ambassade d'İran nous rencontrons un couple de cyclos-voyageurs! D'abord Armelle et  Gerald  ( http://asieendanseuse.com/), deux francais partis le 20 juillet et deux Belges forcenes du velo partis ya 40 jours.
Nous resterons donc 10-15 jours a İstanbul dans l'attente de visas iranien (60 euros, 10 jours d'attente, 2 photos, photocopie d'un formulaire, du passeport et du tampon d'entree en Turquie) et indien (50 dollars, 3 jours d'attente, 2 photos, un formulaire et une note verbale du consulat francais, coutant 18 euros!)   Nous nous sommes aussi rendu tant bien que mal, au consulat pakistanais apres trois heures de recherche a velo. Le probleme a İstanbul c'est que tout le monde donne une direction mais rarement la meme. De plus notre adresse etait erronee. Amelie se fait une frayeur: la voiture de derriere frene au dernier moment (comme tout le temps) et abime son pare-choc contre la roue du velo incassable! Finalement on comprend avec difficulte qu'il nous faudra attendre Teheran et l'obtention du visa indien pour avoir le visa pakistanais.
Nous sommes a present loges dans le lycee francophone prive dirige par Mr gentric d'origine bretonne. L'equipe d'enseignants est mi-turcque, mi-francaise et les eleves turcs sont issuent d'un milieu social tres privilegies (inscription a 7000 euros l'annee). La laïcite est tres importante en Turquie, le voile est interdit dans toutes les ecoles, du primaire au lycee, exepte les universites depuis le recent changement de gouvernement. La barbe est aussi interdite, d'ailleurs celle d'İvan a fait un peu jaser car pour eux cela symbolise l'Islamisme ou l'extremisme. Pourtant, 99% de la population est officiellement de religion musulmane. Nous sommes un peu debousoles: un coup nous traversons rapidement les couloirs du lycee pour ne pas trop se faire remarquer avec la barbe d'İvan, un coup Amelie met le voile pour rentrer dans une mosquee. Entre les deux nous croisons comme chez nous, des publicites et des tenues tres legeres...
 Autre chose surprenante a nos yeux: le nationalisme. La republique laïque turque fondee par Mustafa Kemal Atatürk faite son 84eme anniversaire lundi 29 octobre. Depuis, chaque ecole possede un buste d'Atatürk et le drapeau. D'ailleurs dans chaque classe trone un portrait du heros national. 
Donc nous assistons au feu d'artifice de leur fete national et aux nombreuses manifestations anti-PKK (parti des travailleurs kurdes)
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. Nous participons au grand marathon d'İstanbul qui ressemble davantage a une manifestation nationaliste, Exemple de slogans: "Nous sommes tous des militaires" ou "vengeons les martyrs" ou "nous sommes avec la police"!!!!
Les drapeaux sont distribues gratuitement par des camions traversant la foule. Cette ambiance nous fait tres peur.  
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İl faut preciser que la situation est particulierement tendue en ce moment entre la turquie et le Pkk retranche au nord de l'İrak. Et d'apres ce qu'un jeune turc nous a dit, "le peuple Kurde se repartie entre la turquie, l'İrak, l'İran et la Syrie et reclame son independance".
Ce sujet est particulierement sensible en turquie.  Nous preferons ne pas prendre parti. D'ailleurs nous ne connaissons pas assez le sujet pour ca.
Nous prenons le temps de visiter İstanbul avec ses petites ruelles, ses mosquees, son marche aux epices aux multiples couleurs et odeurs, son grand bazar (grand marche)...
Nous allons souvent nous apaiser dans les mosquees, grandes et moins grandes.
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Le jeudi, nous expliquons notre voyage au groupe "environnement" du lycee ou nous dormons.
Puis au lycee Galatasaray, un lycee prestigieux: le concours d'entree est le plus difficile de Turquie! Les eleves viennent de tout le pays et deja a 15 ans, apres 2 ans de francais parlent correctement et posent des questions pertinentes. L'echange est super sympa, merci a eux.
Nous sommes heureux de partager nos points de vue ecologiques avec cette nouvelle elyte qui aura d'importants postes au gouvernement.
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Le lundi matin, petite balade a velo avec Anne et Aylin le long du Bosphore jusqu'a l'embouchure de la mer noire.
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Nous jouons plusieurs fois dans la rue notamment avec Gerald et Armelle nos nouveaux copains.
Nous revoyons aussi nos petits Suisses croises en Roumanie. Et discutons avec trois cyclos-touristes İraniens sur la route depuis trois ans. A defaut d'obtenir le visa europeen, apres deux demandes, ils rentrent en İran. 
En parlant d'İran, l'attente du visa n'est pas une partie de plaisir. Le consulat nous demande de revenir dans deux jours avec notre acte de mariage, ils nous poseront des questions, oups!  Nous imaginons toutes sortes de reponses, Apres deux jours de stress, nous revenons tremblant. Aucune question, ils nous donnent notre visa 3 heures apres. Gerald et Armelle qui auraient du attendre 3 jours supplementaires, les obtienent grace a une invertion de leur passeport avec les notre, parfait!
Un peu a la masse le consulat Iranien!! En revanche le consulat İndien est tres decontracte et l'obtention des visas se fait rapidement.
A cote de ca, nous assistons a une messe pour la paix entre les religions chretienne-musulmane. Melange de prieres chretiennes et musique et danses de Derviches tourneurs . İls peuvent tourner durant plus d'une heure, sans perdre l'equilibre. Cela leur permet d'acceder a une forme de transcendance... La musique est merveilleuse...
Nous faisons aussi danser le carillon a une classe de primaire.
Nous passons une soiree agreable en compagnie de Herve un prof de Sainte-Pulcherie a faire de la musique dans un petit bar.

Nous quittons donc cette grande ville de 14 millions d'habitants pour l'est du pays appele Anatolie.

Merci a Anne et Aylin pour leur accueil, grace a elles nous n'etions pas perdus! Merci a Pierre Gentric et Marie-Paule pour leur gentillesse et merci a tous ceux qu'on a croise et avec qui on a passe de bons moments. Un jour pluvieux, on prend le bateau pour traverser un bout de la mer marmara en compagnie de Gerald et Armelle, direction Bandırma.  C'est reparti!!

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