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l'est de la turquie (10/12 au 20/12)

Nous arrivons a Erzurum le 10 decembre a 2 heures de l'apres-midi. On a presque pas dormi depuis hier matin. On est quand meme heureux de donner nos premiers coups de pedales dans la neige! Avant meme que nous cherchions un endroit pour dormir, Faretin nous emmene dans
l'universite "Ataturk" dont il est le chef cuisinier. Peut-etre est-il possible de dormir dans une
des chambres de professeurs. Nous attendons 4 h dans le hall d'entre en attendant que le directeur nous donne son accord. Pour passer le temps, on montre une carte du monde a la receptionniste pour lui montrer notre trajet: elle passe 1 minute a retrouver la turquie sur la carte! Finalement, on nous offrira une chambre gratuite et luxueuse... trop bien!  

Le lendemain, nous rencontrons Samet dans un cafe internet. İl est etudiant a Erzurum et tient absoluement a nous aider. Il nous guide donc dans la ville pour trouver de la colophane (resine pour l'archet du violon) et un voile noir pour l'İran! Nous allons ensuite chercher notre nouvelle carte de credit (l'autre s'est perdue a Istanbul) a l'adresse que nous avions trouve par "couchsurfing", un site de l'hopitalite sur internet. Heureusement car on avait plus que 3 euros en poche! Non seulement il nous donne la carte mais il nous invite ensuite dans un bar branche de la ville. C'est sympa sauf que la musique est tellement forte qu' on aura bien du mal a discuter. Des hommes dansent en levant les bras, ils ont l'allure fiere et se dehanchent en faisant trembler leurs epaules.

On trouve un petit hotel pour la nuit. L'odeur des toilettes n'a d'egale que la couleur des draps. On se gratte un peu le dos durant la nuit... d autant que le chauffage est a fond!

La journee suivante, on reste a Erzurum nottament pou acheter des chaussure a Ivan. On fait les 20 magazins de la rue des chaussures qui possede tous a peu pres les memes modeles mais pas forcement au meme prix. On passe y passe 2 heures. On rencontre ensuite des etudiants en francais qui nous invitent chez eux.

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Ils nous montrent leurs exercices de grammaire mais c'est tellement complique qu'on a du mal a les aider! Pourtant, ils ont bien du mal a aligner trois mot a l'oral... Ils nous posent de nombreuses questions sur la france, sont etonnes que nos parents nous laissent partir... On prefere dire qu'on est maries pour eviter qu'Amelie ne se fasse embeter. De notre cote, on demande: "voulez-vous aller au service millitaire ou devez-vous y aller?" Pour eux, cette question n'a pas de sens: "On doit, donc on veut!" Nous sommes eberlues par une telle reponse...

Au matin, ils nous emmenent dans leur classe en cours de pedagogie mais, en turc! Apres 1/2 heure de cours suit 1/4 d'heure de pause... On parle avec les professeurs de francais, mais pas trop vite pour eviter de les vexer...

On quitte erzurum apres une prise de tete avec les banques pour retirer de l'argent. Quand on avait traite de voleur un banquier d'Istanbul, il nous avait repondu droit dans les yeux: "tous les banquiers sont des voleurs."

 Nous nous arretons dans un premier petit village a la nuit presque tombee. Mais c'est categorique, ya pas d'endroit ou dormir ici, ni local, ni garage. Les touristes c'est a l'hotel! Alors on avance dans la penombre jusqu'au village suivant. Les hommes nous emmenent au petit market et l'instituteur du village, le seul a parler anglais nous propose de dormir dans son ecole.

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 Yusuf (joseph en turc) a 25 ans, enseigne depuis 2 ans , est marie et a un bebe de 6 mois. Avant de se coucher, on va manger chez un voisin. Nous partageons la nappe posee au sol avec trois hommes. Les femmes, dont l'enfant de dix ans restent dans la piece non-chauffee a cuisiner, toujours attentives a la moindre demande du mari. Deux des hommes nous disent etre pour le parti au pouvoir (islamiste modere selon eux), celui portant la barbe se dit "islamiste extremiste, hesbolla" le plus naturellement du monde! Yusuf nous dira avec trois couches de gant qu'il y a des personnes dans ce village qui ne sont pas tres tres bonnes... Apres le repas, le maire du village vient pour nous voir. Il nous dit adorer l'alcool et nous propose un wisky (qu'on refuse). On comprend plus rien!

Le matin, yusuf nous presente ces eleves.

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Les villages par ici semble plus pauvres. Les maisons sont toutes en pierre et certaines ont des toits plats sur lesquels pousse l'herbe. Les enfants nous courent apres en nous appelant "money, money". Quant aux chiens, ils nous effraient moins meme s'ils sont aussi gros.(on prend l'habitude) 

Le midi, on mange dans le magasin ou on fait nos courses. Apparement, cette route est tres empruntee par les voyageurs a velo et le commercant  n'est pas surpris de nous voir arriver. On s'arrete a nouveau un peu plus loin pour reparer une crevaison (on n'est plus une pres) devant une station essence. Pendant qu'Ivan est aux toilettes, un des deux jeunes de la station propose a Amelie de se rechauffer a l'interieur. Elle commence a s'inquieter car, il lui demande sans cesse si elle est marie. Et quand elle veut ressortir, il insiste lourdement pour qu'elle reste. Nous repartons donc vite de cette endroit.

On apprendra, que nos Amis cyclistes Armelle et Gerald dormirons dans cette station quelque jours plus tard, l'homme leur a dit qu'il avait 30 ans (nous il avait dit 24) et des enfants (avec nous il s'etait dit celibataire). Bref...

On continue donc notre chemin jusqu'a un petit village. On nous dit (qu'a moitie gentillement) de faire marche arriere pour trouver un hotel car ici c'est pas possible de dormir et le prochain village est tres loin. C'est ce qu'on fait...Rendu a la ville ou on etait le midi, on rencontre une personne parlant francais. Il a travaille a Nantes car il etait refugie politique. Peut-etre un ancien membre du PKK? Il nous dit que maintenant, il se tait et on le laisse tranquille...

Le lendemain matin, quand on regarde par la fenetre, on ne voit que des hommes, juste une femme en tchador! Dans les familles les plus extremistes, les hommes vont faire les courses pour eviter que les femmes ne sortent au grand jour. Amelie prefere mettre son voile pour eviter les regards insistants.

Nous entamons une pente legere qui ne s'arrete jamais, sous de la neige fondue. Apres 20 km, on passe un barrage millitaire. Ils nous propose de nous rechauffer pres du radiateur sans controler nos papiers. Ils nous disent que la cote est bientot fini. Ils nous rassurent aussi en nous disant qu'il n'y a pas de loup par ici, ni de terroristes (contrairement a ce qu'on nous avait dit les jours precedents). Nous continuons de monter sous la neige. Etrangement, tous les camions nous disent de retourner en arriere?! Pourtant apres 10 km, on se rend a l'evidence, ca monte toujours et la route est maintenant en parti recouverte par la neige. De plus, le vent qui souffle desormais en tempete menace de nous faire tomber! Amelie, tout sauf frileuse decide enfin de mettre un pull sous son blouson, Ivan avec 2 polaires et un bouson est frigorifie! Au moment ou la situation devient critique un chasse neige arrive, benit soit-il! Apres nous avoir traites de fous et d'inconscients, ils mettent les velos dans la bene et continuent leur travail avec nous. Nous sommes tres serres car ils etaient deja quatre: un pour conduire, un pour dire ou il faut conduire et deux pour discuter! Nous etions en fait a 2000 metres d'altitude et le col etait a 2300 m. Pas facile en pleine tempete... Une fois leur reserve de carburant finie, ils retournent a leur centre, de l'autre cote du col. Ils nous invitent a y dormir et manger. Tous sont tres sympas, se disent tous Islamistes moderes ou extremistes et sont aux petits soins. Il y en a juste un qui parait un peu plus bizarre et qui n'est pas marie. Pas de bol, c'est lui qui reste au centre ce soir pendant que les autres vont deneiger. Il nous propose de venir boire un the en regardant la tele. En arrivant dans la salle, un film pornographique nous attend! On fait tout de suite demi-tour. Il tente de dire a Ivan qu'on est tous freres et qu'on peut bien partager nos femmes?! Allons bon!!! Il nous demande si on a un telephone ?! Ce a quoi nous repondons oui meme si cela est faux. Heureusement, la porte ferme a clef mais Ivan ne dormira pas de la nuit, imaginant tous les plans possibles en cas de probleme. Le matin, on prend nos sacs et on s'en va! Ouf!

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 On est surpris, on pensait que dans une region tres religieuse, la morale serait davantage une barriere. Pourtant, de plus en plus de gens disent boire de l'alcool ou fantasment sur les prostituees de Russie (qu'ils n'ont pas l'air de considerer comme des humaines). Ne connaissant de l'occident que les films X et les prostituees Russes, le mythe de la legerete des occidentales subsiste.

Le soir, nous allons a Agri chez le pere de yusuf (rencontre 2 jours plus tot) qui nous attend. Yunus a 50 ans et est l'Imam d'une mosquee construite specialement pour les ouvriers de l'usine d'a cote. Ils sont 6 freres et soeurs, et seul yusuf ne vit pas ici. Les hommes mangent dans le salon et les femmes pres de la cuisine. C'est plus dur d'assurer la conversation seul(e), quand on est deux, on peut se relayer. De plus, ils nous posent de chaque cote plein de questions sur notre mariage. Heureusement on s'est briffe sur les reponses. Eux par contre ne s'etaient pas bien prepares. On leur pose la question de l'age de leur mere: 35 ans! Sachant que le fils le plus age a 25 ans c'est quand meme bizarre... Voyant notre etonnement, ils se corrigent (les filles comme les gars): 40 ans ou 45 ans aller v'lant! Encore une chose etrange, les trois enfants les moins ages sont plus mate que les autres. Or Yunus est turc et sa femme est kurde, chose peu courante en Turquie. La soeur de la femme (22 ans) est sympa et a pas mal de caractere. Amelie lui demande de lui ecrire des mots de kurdes sur notre cahier. Ivan, de son cote, demande au fils de 15 ans ce qu'il veut faire plus tard: "general pour combattre les terroristes du PKK" Il lui demande ce qu'est selon lui le PKK: "ce sont les kurdes!" Rappelons que sa mere est kurde... Le matin, on decouvre que l'enfant de 10 ans a barre les mots ecrits en kurde! Ivan se permet de lui faire une reflexion. Nous ne pensions pas qu'il pouvait exister un tel racisme au sein d'une meme famille. Le comportement de nombreux  turques envers les kurdes nous revoltent!

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On roule dans un froid de plus en plus vif, alors quand des militaires qui s'ennuient a surveiller une route nous invite a boire le the, on accepte! Une heure plus tard, ils nous escortent jusqu'a leur caserne pour boire un autre the. Ils nous offrent finalement le repas du soldat! Ensuite, deux militaires armes de mitraillettes nous accompagnent jusqu'a un hotel. Quant on demande le prix, on nous repond que pour les touristes, c'est gratuit! Si c'est pas merveilleux!

Nous decouvrons aussi sur internet que nos deux ami(e)s cyclistes sont a 30 km! Ils ont aussi prit le bus pour Erzurum et comme ils sont 2 fois plus rapides que nous ils vont peut-etre nous rejoindre demain.

Mais le lendemain, Ivan est malade! On demande a prolonger notre sejour gratuit a l'hotel. On place des indications sur la route que Armelle et Gerald ne voient pas. Au lieu de ca, ils se retrouvent 40 km apres nous. Du coup ils nous attendent.

La meteo est glaciale: -15 la nuit et -5 au mieux de la journee accompagne d'une fine neige. On repart le lendemain en roulant sur la neige. A la sortie du village, une meute de chiens nous attaque. Heureusement, un 4*4 nous aide a les repousser. La voiture s'arrete et nous propose de nous emmener. On accepte volontier, surtout Ivan qui est encore a peine remit.

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On rejoint Armelle et gerald! On est trop content. Du coup, on reprend les bonnes habitudes de jouer aux cartes, a la chaise qui roule (et qui casse..), etc...

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On visite la ville de Dogubayazit qui se trouve juste devant le mont Ararat. Le brouillard ne nous permet pas de le voir alors nous nous amusons a imaginer les girafes coursant Noe accompagne d'un babouin...

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On pense partir le lendemain en Iran. Impossible nous dit-on ce 20 decembre. La fete religieuse du Kurban va tout bloquer, mieux vaut attendre un ou deux jours. Cette fete a lieu une fois par an et est celebree par le sacrifice d'un animal en l'honneur d'Ibrahim a qui dieu aurait commende de tue son fils pour lui prouver sa foi innebranlable. Ibrahim s'executa, mais la lame ne trancha pas. Dieu envoya donc un mouton a sacrifier pour sauver le fils d'ibrahim.

Le lendemain, effectivement, trouver du pain s'avere le parcours du combatant, tout est ferme! On profite du calme pour se ballader dans la rue. On a la chance d'assister au sacrifice d'un mouton en pleine rue. Des vendeurs de moutons sont toujours la, mais il y a de moins en moins de mouton... 

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 On a eu un cadeau d'Armelle et Gerald, une chanson au dos d'une belle photo:

                                        " Que l'on me donne un beau velo

                                          Volontiers, volontiers, je ferai bon voyage

                                          Comme les cylo-ecolos, comme les cyclo-ecolos

                                          J'irai vers d'autres paysages"

 

Sur l'air de "ou l'on me verse de bons vins" d'Amadeus Mozart.

 

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