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Fini la Turquie, maintenant l'Iran!

 

De la frontiere iranienne a Teheran: du 21 au 30 decembre.

Le 21 decembre, c'est le jour du depart: finit la turquie.

On retiendra surtout l'hospitalite turque qui nous a permit de connaitre et d'aimer ce pays. Les thes a gogo, les repas forts appetissants et souvent vegetariens (ce qui n'est pas pour nous deplaire!). Les beaux paysages de montagnes, les mosquees rythmant la journee au son du muezzin...Nous avons donc l'image d'un pays acceuillant mais parfois trop nationnaliste a notre gout. Beaucoup de turcs ( pas tous evidement) ne connaissent que leur pays, et sont convaincus que c'est le mieux de tous. D'ailleurs, il est inscrit (apparement) dans la loi qu'il est interdit de dire du mal de la turquie! Nous retiendrons aussi (hormis le nombre de crevaisons!), le manque de culture de beaucoup de turcs. Ceci est du probablement a une ecole de la "non-reflexion"(pardon si on est dur) et a une tele "people" toujours allumee. Le pouvoir doit etre un berger heureux! Est ce bien democratique? Mais d'ailleurs, est-ce si different en france?
Neanmoins, nous sommes tristes de quitter ce pays ou nous ne nous sommes  jamais sentis aussi bien! Nous en venons meme a aimer les policiers, toujours pres a nous aider!

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Le passage de la frontiere 

Nous passons donc la frontiere sans encombre. Cote turc, des petits chocolats a l'occasion du Kurban, de la part des douaniers fort sympathiques.
Comme dit Gerald: "jusqu'au bout la turquie!" Ouverture des grilles de la perse! Les douaniers iraniens demandent a Amelie de mettre le voile, jouent avec nos klaxons et roule ma poule, nous y v'la! Armelle a son bonnet et apparemment ca suffit!

Dure negociation pour troquer nos YTL en Rials

Aussitot un changeur de billet nous prend d'assaut. On negocie le taux de change, dont on connait la valeur du jour pour l'avoir vu sur l'internet le matin meme. Il croit nous entuber mais on n'est pas dupes!! Le peu de touristes en cette saison est a notre avantage, on fait marcher la concurrence. En iran, on ne peut pas retirer d'argent au distributeur ni echanger de travellers cheques puisque le pays est en dehors du systeme monetaire internationnal. Donc nous sommes contraints d'echanger toute la monnaie dont on aura besoin pendant un mois. 1,7 ytl(nouvelle lire turque)egal 1 euro, et un ytl equivaut a 8000 rials. Donc 1 euros egale 13000 rials. La nouvelle prise de tete en calcul mental! On repart avec des liasses de billets (5.500.000 de rails!), a eparpiller un peu dans toutes les sacoches.

Premiere immertion dans le pays

Nous achetons deux, trois legumes avec notre nouvelle monnaie. Attention, avec nous, pas d'arnaque!Heureusement, les gens parlent l'azuri, langue parlee en azerbaidjan et proche du turc. Nous roulons en iran sur une route a circulation tres dense et effrennee: tous nos sens sont aux aguets. Les voitures camions et camionnettes sont chargees abondemment, a se demander pourquoi ca ne degringole pas, de bidons d'essence, de canapes, de bouteille de gaz..
...Peut etre parce que les camions ont "god" ou "allah" d'ecrit en gros a l'avant. Qui sait! Ils nous saluent de leur klaxon asourdissant ayant l'allure d'un sifflet de carnaval. Nous roulons entoures de falaises de toute beaute, pour arrives a la nuit presque tombee, a Maku, premiere ville iranienne. A l'entree de la ville, on se fait courser tous les quatre par une bande de chiens; la frayeur du jour. Ah ces chiens, vivement la chine qu'on les bouf!
De nombreuses personnes s'attroupent autour de nous et tiennent absoluement a nous aider. Parfois demesuremment.On finie par trouver. on cherche un hotel: 6 euros pour deux! L'iran est  "tres bon marche" Ce qui explique en partie leur bas salaire. Cela veut aussi dire qu'un touriste francais en iran est riche en ayant rien glande. On s'habitue progressivement aux moeurs du pays: les hommes aux sous et les femmes a la cuisine!!

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Chez Behzad

Le matin, il y a tellement de circulation qu'on a deja du mal a traverser la rue. Ya beaucoup de voitures pourries. Le prix de l'essence est derisoire meme s'il a monte ces derniers temps: 0.5 centimes d'euros le litre (les iraniens le trouve eleve)
Apres 30 km de petite descente, on s'arrete manger a Shot. Et c'est Behzad qui nous conduit a une sandwicherie. Puis Behzad nous propose de venir dormir chez lui.
Mais avant ca, il nous emmene visiter, en voiture, Qareah kilise, une eglise chretienne armenienne vieille de 2000 ans a l'origine, puis retappee au 14 eme siecle.

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Behzad a 29 ans n'est pas marie et vit avec ses freres et soeurs, grand-mere et parents. Contrairememnt a la turquie, il n'est pas rare en iran de croiser des hommes ( et meme parfois des femmes) non encore maries a 30 ans. La piece de vie est assez grande, recouverte au sol de tapis, et chauffee au poele a essence. Les maisons de son village sont en pierre, terre et torchis. Aussitot, rentrees dans la piece, ils nous demandent de retirer le voile ("vous n'etes pas musulmans!"), selon eux, les touristes n'ont pas a le porter. Il n'est pas rare de voir une partie des cheveux des femmes, le voile n'est pas toujours porte de facon stricte (contrairement a ce que les medias vehiculent). On croise quand meme plus de tchador qu'a l'est de la turquie. Mais cela depend de la volonte de chacun. Ses soeurs sont tres a l'aise avec nous et n'y vont pas de mains mortes quand elles essayent les instruments de musique.

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Ils nous offrent un super repas, de riz, haricots blanc, mixture de legumes conserves dans du vinaigre, et viande. Nous passons la soiree chez l'oncle de Behzad habitant en face. Ils servent des petites graines a grignoter et nous parlent de leur dirigeant politique et religieux qu'ils n'ont pas l'air d'idolatrer... En iran nous retrouvons des petits dejeuners assez proche du petit dej' francais: confiture, pain plat, lait. (et fromage) Les produits sont fermiers et saisonniers, les lait, fromage et beurre ont beaucoup de gout.
 Par contre, il est desormais impossible de parler d'atheisme ou de non-mariage. L'incomprehension est trop grande. On essaie meme plus de s'expliquer sur ces sujets. Avant de partir, la grand-mere, voyant Amelie en difficulte a mettre son voile, l'aide puis lui donne une tape. C'est amical mais ca fait un peu mal quand meme. Comme en turquie, les petites tapes remplacent les caresses.

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Nuit dans un petit village de fermiers

Ce soir, nous sommes recus par une famille tres nombreuse vivant sous le meme toit. La piece de vie est assez grande, et le sol recouvert de tapis. Cette fois, on garde le voile, il y a beaucoup d'hommes et personnes nous propose de le retirer, meme si cette famille nous dit ne pas aimer le president et les mollahs. Les toilettes, a la turque comme partout depuis la turquie(et un peu en roumanie et serbie) sont a l'exterieur, dans une petite cabane en pierre. On s'essuie avec la main gauche et de l'eau. Mais comme il fait tres froid, l'eau est gelee. Ils nous donnent donc de l'eau tiede. La cuisine n'est pas une piece chauffee et la vaiselle se fait au robinet exterieur...Le poele fonctionne au fioul. A
chaque entree d'un homme dans la piece, tout le monde se leve. Le plus vieux d'entre tous, le grand-pere, est le plus respecte: on l'ecoute, quand il parle. Il ne parait pourtant pas etre tres autoritaire, il a le sourire. C'est juste la tradition de respect des aines. Les femmes lui servent le repas en premier, avant de nous servir. Nous mangeons au sol, les plats disposes sur une toile ciree. Le riz est l'aliment de base, davantage qu'en turquie. Le repas est copieux, fort garnit en viande. Les pains ressembles a des crepes.

Les photos de familles sont de sortie, "mais pourquoi n'avez-vous pas de photos de votre mariage?"

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Maintenant (comme a l'est de la turquie), on ne met pas de sucre dans le the, mais on met le sucre dans la bouche puis buvons le the. Ce soir la, on apprend plusieurs mot de farsi. Un homme parle anglais. L'ecriture ressemble a l'ecriture arabe: c'est tout de suite plus complique! Les chiffres aussi sont differents des notres.

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Un reveillon peut enjoue, surtout pour Gerald!

Nous quittons ce cocon, sous le soleil. Gerald n'a pas bien digere le repas de la veille. Il n'a pas bien dormi et se sent faible. On s'arrete dejeuner en haut d'un col, dans le prefabrique des secours du coin. Ils nous disent: "Ce sont des fous qu nous gouvernent!" Le soir, c'est un restaurant qui nous accueille pour la nuit, car il n'y a pas d'hotel dans ce grand village. Le patron discute avec nous, il a voyage dans plusieurs pays europeens lorsqu'il etait routier, donc connait un peu les differences culturelles. C'est bien le premier a nous dire qu'il n'est pas croyant. Il nous dit lui aussi detester la politique de son pays, mais en baissant la voie et en regardant autour de lui si personne ne l'ecoute. On a remarque a plusieurs reprise que les gens n'apprecient pas parler politique dans la rue ou en lieux publics. Ils ont l'air d'avoir peurs de represailles.

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Et puisqu'on dort dans le resto, on s'offre une bouf pour le reveillon de noel! Ici ca ne parle a personne, nous ne sommes meme pas le 24 decembre aujourd hui mais le 3 dei. La nouvelle annee est celebree le jour du printemps (21 mars). On est motive pour faire un jeu de carte mais le patron nous explique que c'est interdit en lieux publics!! Peut-etre pour eviter que des personnes jouent de l'argent ou tout simplement oubli les valeurs travail, famille, patri, religion.

Les vendeur de Tapis de Tabriz!

Aujourd'hui, on doit rouler 90 km pour rejoindre Tabriz. Dur dur surtout le col du milieu! On trouve un hotel pour nous reposer.

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Nous visitons un peu la ville de Tabriz en nous perdant dans l'enorme bazard entierement couvert. Un jeune homme parlant francais nous interpelle! C'est un membre de "couchsurfing" a qui on avait envoye un mail qui nous reconnait. On a donc droit a une visite guidee de multiples caravanserails et autres recoins perdus. Il est vendeur de tapis comme son pere et nous presente ses pieces. Il aura fallu des dixaines d'annees pour realiser les meilleurs Tapis! Nous, on se demande a quoi ca sert! Mais bon c'est joli faut admettre...

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Le soir, on dort chez sa cousine Mernaz qui vit avec ses parents et son frere... Dont la maison est recouverte de tapis fait main (normal, son pere les vends). La piece est tellement grande qu'on se demande s'ils se fatiguent a aller au fond. Mais on a notre reponse, les dixaine d'annees de travail, ca sert a ca!

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Mernaz nous explique que ca seul raison de vivre, c'est Allah. ...

Elle nous ecrit l'alphabet en farsi.

Nous repartons au matin de chez Mernaz apres une petite reparationde rayon, pour rejoindre les Clermontois dans un parc .Nous dejeunons a midi du pain et des graines dans un magasin de vente d'immobilier. L'homme nous dit avoir quatre enfants. Il en a en fait cinq mais la fille ne compte que pour du beurre. 

 

Gerald et Armelle partent devant, direction Ispahan. Ils veulent y arriver avant expiration du visa..Les reverrons-nous?.. 

 

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Soudain, une voiture s'arrete devant nous, et toute une petite famille joyeuse en sort: les parents et leur trois enfants. Ils nous felicitent, nous offrent gateaux et bonbons, nous prennent en photos, nous applaudissent et repartent!

           

 Le mariage!

 

Dans la soiree du 28 decembre, le soleil est sur le point de disparaitre, il est temps de s'arreter, mais les villages ne sont pas nombreux. Une personne nous indique une ville a 40km!!! Merci! Nous gagnons un petit hameau de maison en terre, cache derriere une butte. Des hommes nous emmenent dans leur maison, a deux pieces. Les trois freres non-maries de 26 a 30 ans y vivent avec leur maman Zibande. Le poele rechauffe le petit logis et le the. Ils nous exliquent que ce soir c'est la fete puisque tout le village se rassemble pour celebrer un mariage. Ils nous deguisent donc en fille et gars pour nous sortir. Ivan a le droit a des vetements non-froisses et un coup de peigne. Ils apportent a Amelie une tenue assez legere.. ce qui est etonnant! Puis ils nous aspergent de parfum. Amelie pretexte un mal de dos pour ne pas enfiler de chaussure a talon.

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Amelie part avec les femmes

 

 Je sort avec un tcahor, le temps de rejoinder la piece ou sont installees femmes et enfants. Elles sont assises tout autour de la piece, fruits et thes sont distributes. Intriguees, toutes me regardent en se demandant bien ce que je fais la et qui je suis. Mais tres vite, le contact se noue, et on discute avec mes quelques mots turcs, encore compris dans cette region. Aussi deux jeunes filles etudiantes parlent anglais. Puis le poste musique est allume et les femmes se levent  chacunes leur tour ou deux par deux, pour danser devant une quarantaine de pairs d'yeux. Les femmes agees restent assises avec leur tchador. Quant aux jeunes, elles ont pour la plupart des tenues tres legeres, decoltees, et dansent avec sensualite. Cela contraste avec le tchador qu'elles portent en presence d'hommes. Elles profitent de ces instants de fete pour se lacher! Evidemment, tout le monde veut me voir danser. Alors je leve les bras et essaie de suivre le rythme…pas evident! Une femme chante et joue d'une percussion. Puis les maries arrivent, tous maquilles. Les nappes sont installees par terre et des assiettes de riz, poulet sont apportes. Comme d'habitude, tout le monde mange tres vite, et la nappe est debarassee en deux temps, trois mouvements! Musique et  danses repartent, en l'honneur de la mariee assise sur l'unique chaise. Son mari a rejoind les hommes.

 

Ivan part avec les hommes

 J'entre dans la piece des hommes, et serre la main a toute l'assemble puis m'assoie et boit mon the, fruits… A chaque fois qu'un homme entre et surtout lorsqu'il est age, on se leve pour lui serre la main et il nous dit de nous rassoire. Quand la piece devient trop pleine, les plus jeunes (dont je fais partie) vont dans la piece d'a cote pendant que les musiciens, 2 chanteurs et un synthetiseur, s'installent. Apres une ou 2 heures a parler, la musique commence. Tout le monde danse un par un  pendant que les autres lancent des billets sur le danseur. Les plus vieux ont d'enormes liasses dans leurs mains et  les exposent avec fierte. Un jeune a un role particulier: il tourne un chiffon en dansant pour faire voler les billets qu'on lui lance. Tous les billets sont ensuite ramasser et seront destiner aux jeunes maries. On m'incite a danser, malheureusement, le musicien tape sur le bouton musique francaise du synthetiseur: une musique techno indansable a moins d'etre completement drogue et de secouer la tete et les bras dans tous les sens. Je tente une danse plus sobre mais pas moins pitoyable… Le reste de la soiree sera uniquement constitue de lance de billets, sur le marie et ses freres (tous les trois avec une bougie a la main), sur les danseurs et de temps en temps sur les musiciens ou le cameraman. Le marie pleure sous les billets, le jeune qui tourne le chiffon en a marre et est vexe que personne n'est su mettre sa cravate, le chanteur fait de long solo hyper aigu pour qu'on lui jette plus de billets… Moi, j'ai chaud alors je vais prendre l'air et puis tous ces billets m'ecoeurent un peu…  

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Aujourd'hui 29 decembre, est un jour important pour les chiites. Jour ou Ali (le prophete) a ete proclame Imam, successeur de la parole de Mohammet.

 

Apres 40 km de descente, une pause the avec des policiers, et une course poursuite de chiens, nous arrivons a Miyaneh. Un homme nous conduit a un hotel, et voyant que le prix ne nous convient pas, ils nous propose de loger chez son frere Aly, qui a une grande maison. Aly est marie avec Kana qui est japonnaise. Ils ont une fille, Aika de 5 ans, pourrie-gatee. Aly est souvent en deplacement un peupartout dans le monde pour son travail (vendeur de tapis!!)et Kana vit au japon

On parle un peu de la societe occidentale et des conditions de travail avec Kana. Le contact passe plus facilement qu'avec son mari irannien qui nous dit en regardant un match de foot "c'est vrai qu'en france les femmes ont le meme salaire que les hommes pour un meme travail??? Pourtant elles sont moins productives!!!?" 

Le lendemain matin, on se reveille sous la neige! Impossible de s'engager a velo. On decide donc de prendre le bus jusqu'a Teheran….


 

 
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