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La chine: le Yunnan

 

P'tite intro: Nous entrons en chine par la region du Yunnan tres montagneuse, nous prenons donc notre temps! Le Yunan nous a emmerveille par ces paysages, sa foret tropicale, la culture verdoyante du riz, les fruits a gogo. Nous sommes un peu decus de l'accueil peu chaleureux des habitants, peut etre malaise devant la difference, ne pouvant s'empecher de pouffer de rire a notre passage. La vie des campagnes est celle qui nous a le plus seduit, les vanniers, les charrues a boeufs a flan de montagne, mais ce n'est probablement pas l'avis des chinois, qui se ruent vers les villes en pleine construction et qui semblent souvent plus modernes qu'en europe!

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La ville frontiere, mise en condition.

Dans cette ville frontiere toute moderne, les rues sont droites, clairsemees, bien organisees, et pas si peuplees que ca. La circulation ne semble pas affolante. Tres vite, nous trouvons un  "jai ho taisua" (petit hotel pour chinois) pas cher et tres propre. Nous avions eu echo comme quoi, quelques annees auparavant, la chine interdisait a ces hotels de loger les touristes (qui ont l'argent pour aller dans du luxe...). Notre guide lonely planet en main, nous tentons de commander un repas au restaurant d'a cote. Lourde entreprise: ils ne cuisinent que tres rarement sans viande visiblement (a confirmer par la suite...) et notre demande les surprend. Ils nous concoctent riz-legumes-oeuf peu epices.
A cote de nous, des gens mangent en groupe sur table ronde, dans plusieurs petits plats communs, avec des baguettes. Tout ce qui ne plait pas est balance par terre, les crachats aussi...bon appetit! Et la moitie est laisse dans les plats. Les deux touristes font ricaner.
On demande avec beaucoup de mal, au hasard dans un magasin ou on pourrait trouver une carte du Yunnan (la region dans laquelle on se trouve), la commercante nous repond un truc du genre "ah moi j'ai pas" oui mais ou dans la ville... "ah moi j'ai pas". Le magasin d'a cote, par contre, il en a, elle le savait surement mais le commerce c'est le commerce..

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Mengla

Nous passons trois jours a Mengla, grosse ville elle aussi en construction moderne un peu partout. Il ne reste presque rien de l'epoque ancienne, nous n'avons jusqu'ici vu aucun temples, les communistes ont detruit pas mal. Sur une place centrale de la ville, en soiree, des gens dansent en synchronisation, genre "madison" sur une musique diffusee dans des hauts-parleurs, d'autres font du badmington, ou du Tai-Chi-Chuan, cet art martial, ou danse transcendentale, bon pour la forme physique et mentale.

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Notre moral n'est pas tres vaillant: l'arrivee dans un nouveau pays (et qui plus est: enorme!), le grand mal a communiquer avec les chinois (meme avec un livre-guide en chinois), la longueur du voyage, nous donne l'envie de rentrer. Alors on bouquine, on se masse, on skotch devant les selections des J.O. ou des films debiles en chinois.

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Le paysage des campagnes:

Sur la quatre-voies fraichement construite, nous passons des tunnels de 3, 4km, des ponts tout neufs. Mais tres vite on doit deguerpir et c'est tant mieux. Les petites routes de campagnes sont bien plus sympas et nous permettent de decouvrir la vie des villages. Les maisons en bois recouvertes d'ardoises ou autres habitations faites de bric et de broc contrastes avec la modernite des villes. Beaucoup de gens vivent de leur jardin potager, fabriquent leurs outils, leurs paniers en osier ou paille, ainsi que des portes-bebe.

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  Les rizieres envahissent les pres, les vallees. On voit des hommes charruer a la main avec l'aide d'un boeuf.

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Les montagnes sont abruptes mais cela n'empeche pas la vegetation tropicale de s'en emparer entierement. De grandes parcelles sont consacrees semble-t-il au caoutchou. Les routes ne sont pas chargees de voitures, mais beaucoup de personnes se deplacent a motocyclette. Les poupees de mais sont laissees a secher sur un fil, sous les toits des maisons. Des femmes en tenues "classes" bechent a la main avec de vieux outils.

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La journee galere. 

Le 12 mai, nous partons sereins pour une journee a priori de 60km, ca va le faire par la petite route. qu'on s'dit! A la sortie de Menglun, des gamins pedalent un bout de chemin avec nous.

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Et tres vite on s'engage dans une montee, qui n'en finie plus. Apres 20 km, chouette une descente...pleine de gros cailloux... la route n'est pas finie ou en reconstruction, on croise une moto toutes les demi-heures. On avance aussi vite (soit tres lentement!) en descente qu'en montee.. A un moment de temps, on croise des jeunes gens qui nous deconseillent de continuer: "Revenez en arriere pour recuperer la quatre voies! Il y a d'abord une grosse montee, puis des gros cailloux dans la descente! Retournnez a Menglun." (la ville de ce matin..) Non merci, on  prefere continuer que tout redescendre en sens inverse! Finalement. ca descend en moyenne, les cailloux sont agacants mais ca le fait. La nuit va bientot tomber. Apres deux, trois villages perdus, et une derniere pente raide pour bien nous achever, nous arrivons a Jinuo encore a 15 km de notre destination prevue initialement. On est epuises, l'hotel est vide, ya personne en ce moment et la tenante est de mauvais poil. On dort comme des loirs!

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Les tenues vestimentaires.

Les jeunes s'habillent en general comme chez nous, particulierement dans les grandes villes. Mais nous croisons certaines personnes agees avec des habits traditionnels, aux couleurs vives, sans doute faits mains. Les femmes ne metent que rarement un debardeur laissant les epaules a l'air, sauf parfois en ville, mais elle porte des shirts (un peu plus long qu'en thailande) ou des pantalons, parfois des jupes. Les couleurs flachis l'emporte pour les femmes quand les homme prefere des couleurs plus sobres. Beaucoup de femmes tricotent, ce qui nous donne l'envie d'en faire autant.

Le tremblement de terre.

Nous apprenons a la ville suivante Menguian, sur internet par nos proches et les infos francaises qu'un terrible tremblement de terre a sevit dans la region du Sishuan, a 1700 km environ d'ou on se trouve. Nous n'avions rien ressentit, on pensait en regardant la tele que c'etait un documentaire! Il y a des milliers de morts comptabilises.  Les televisions diffusent des images de propagande montrant le gouvernement qui aime et aide sa nation, un president attentif aux demandes des rescapes, tenant des enfants dans ses bras. A priori, la tele ne dit pas que la chine a refuse initialement toutes aides internationales...

Un extrait d'une chanson propagande sur la grandeur de l'unite nationale:

" La force engendre la force, la vie engendre la vie,

unissons nos forces pour un honneur scintillant,

le peuple chinois est eternel contre vents et marees...

une melodie de fraternite nous soude plus fort,

n'aie pas peurs je me tiens a tes cotes,

la flamme de l'amour brulera toujours dans nos coeur..."

Le visa russe.

On commence les demarches administratives pour l'obtention du visa russe (et oui deja). Les papiers a fournir sont compliques a obtenir et on doit se renseigner longtemps a l'avance. Des amis cyclotouristes rendus a Pekin nous disent avoir abandonner et rentreront en avion de Mongolie.

Simao

Nous arrivons le 16 mai, a Simao, comme toutes villes en reconstructions modernes. Derrieres les vieux buiding de l'epoque maoiste,  de nombreux jardins potagers bordent l'entree de la ville.

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 Les nouvelles rues sont grandes et aerees, on n'a pas l'impression qu'il y ait tant de monde que ca en chine!! Des nanas conduisent des rickshaw-velos. Dans les campagnes, on en voit couper du bois a la hache.

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Les endroit miteux sont souvent les plus acceuillant! 

Le 21 au soir, on arrive dans le petit village de Tsong ay tchao ou on trouve logis dans une toute petite chambre dans laquelle il n'y a qu'un lit simple, sans vitre a la fenetre ni moustiquaire. Mais l'ambiance est sympa. La femme nous prepare des legumes, du tofu (soja) et du riz. Puis des hommes arrivent et souhaitent discuter, on essaie.. c'est sympa car on ne fait pas beaucoup de rencontre pour l'instant.

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 Les comportements.

Nous commencons serieusement a saturer des rires moqueurs et ricannements, des"helloooooo pffff". Les chinois (de la region ou nous sommes en tout cas) ne croisent pas beaucoup de touristes, particulierement dans les campagnes, et l'apparition soudaine d'un etranger rend certains d'entre eux mal a l'aise surement. Nous ressentons un jugement pre-etabli sur nos personnes, certains chinois semblent vouloir nous dire: "vous, les occidentaux, on est mieux que vous et la chine va devenir la plus riche". Pas trop de "bienvenue chez moi frere" comme dans le moyen-orient. Il semble regner dans ce pays un grand sentiment de nationalisme, de fierte de la nation. Cependant, on nous lance parfois un "nihao (bonjour)" francs et sinceres, droit dans les yeux et ca nous fait bien plaisir! 

La communication est delicate puisque peu de chinois parlent anglais et quand bien meme on essaie de parler chinois a l'aide de notre "guide", personne ou peu de gens nous comprennent. Et lorsqu'on   utilise les gestes, ils sont souvent mal a l'aise et pouffent de rire en regardant leur pied ou leur voisin, ne sachant comment reagir face a une situation imprevue. C'est troublant...

On ne se sent pas du tout integres au pays, a la population, il y a tres peu d'echanges, uniquement commerciaux, le touriste est rentable ou n'est rien, c'est un etranger.

Le 21 mai, nous quittons la petite bourgade par une route qui commence d'emblee a monter. Quelques eclats de colere, le velo recoit des coups, et en fin de journee nous arrivons au sommet..ouf.

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La soiree arrosee...

Nous restons trois jours a Mogiang a manger des ananas et tricoter. La motivation a continuer n'est pas tres vivace. On continue cependant dans la montagne. Nous etions la veille dans les sapins, et une journee de 1000m de denivele nous ramene dans la chaleur et la foret tropicale. L'arrivee a Yuanjiang est halucinante: les milliers de mobylettes et bicyclettes electriques, des motos egalement et quelques voitures, des bus electriques et des rickshaw conduient par des femmes.  Des gens jouent au billard dans la rue, dansent , font du badmington. Nous passons deux nuits dans cette ville. Dans l'apres-midi, lors d'une coupure d'electricite dans un cafe internet, une jeune fille vient nous parler en anglais. Liu Mao Wei nous propose de venir diner avec des amis. C'est une bonne occasion de rencontrer des chinois pour de vrai! Elle est etudiante en langues, a Bangkok mais est rentree dans sa ville natale pour les deux mois de vacances. Elle nous emmene au comissariat ou son pere travaille. Nous montons dans la fourgonnette, un flic nous conduit a ladite fete entre ami-e-s!! Dans  la cuisine, basee a l'exterieur sous des toles, des femmes finissent la preparation des plats. Dans les trois pieces du rdc, des plats sont disposes sur differentes tables, ainsi que des bols et des baguettes. On nous invite a nous asseoir, en compagnie de Liu Mao, son pere et 8 des collegues policiers! Au menu: porc avec legumes frits, chien, riz, pates au legumes, poisson au bouillon, navets, poisson frit a la sauce pimentee, tofu frit, poulet, et sang de chien aux legumes. Chacun se serre a l'aide des baguettes dans ces plats. Tout ce qui n'est pas bon a manger est jete par terre (os, cartilage, molards, mouchoirs en papier..) Nos chers confreres enchainent alcool de riz sur alcool de riz (d'la niole quoi!) et on n'a pas besoin de comprendre le chinois pour comprendre leur conversation: "allez on trinque encore une fois..." Toutes les 10 minutes on se leve, ils crient quelques chose, ils trinquent, en renversent dans les plats au passage et ingurgitent tout sec leur verre suivit d'une grimace. Liu Mao nous traduit de temps en temps :" il disent que je suis jolie". On demande s'ils sont croyants et ils repondent avec le point sur la poitrine: " bien sur que non nous sommes policiers..." L'un d'eux se leve pour une demo de kung fu. On leur dit: "Et le tai-chi vous connaissez??" Liu Mao dit" Ils se battent pour arreter les mechants, ils font le bien..."

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 "Bientot la chine va devenir toute puissante, numero 1 mondiale" qu'ils nous disent... A la fin du debut de soiree, car le diner a commence a 17h, ils tiennent a peine sur leur chaise, croisent les yeux, et nous repetent 100 fois "vous etes les bienvenus en chine, vous etes nos amis ("mais un jour on vous bouffera" non-dit), merci beaucoup beaucoup beaucoup d'etre la, si vous avez un probleme dans la ville vous nous appelez, on adore les etrangers..."

Toujours plus grand, toujours plus fort, toujours plus haut

C'est ce sentiment de vaincre (quel combat?) qu'on ressent de la part de beaucoup de chinois a notre egard , depuis ses trois semaines passees dans le Yunan. La chine veut surpasser les "grands", a quoi? produire plus? polluer plus? consommer plus? Il n'y a quasiment aucune conscience ecologique ou humaniste, dans les discutions qu'on a eu ou les reflexions qu'on a recues. Ce grand pays en plein essor nous fait peur! A l'heure actuelle, les pays riches consomment trop de petrole, achetent maintenant des bio-carburants au detriment des pays pauvres qui ne pourront meme plus acheter de riz, l'aliment de base. Mais que dire. En France, qui choisi de consommer plus sobrement? Alors pourquoi les chinois, les thailandais et les autres ne consommeraient pas autant? A notre grande desolation, il semble que la conscience ecologique des pays riches soit la plus avancee, compare au neant dans le reste du monde. Paradoxalement, notre mode de vie consumeriste et polluant est un modele pour tous les pays emergeants, pres a sacrifier le monde de demain pour acceder des aujourd'hui a un mode de vie moderne. Triste perspective...

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Prendre le bus chinois avec des velos

On decide de prendre un bus pour rejoindre Kunming sinon, on risque de rester dans le yunan pour toute la duree de notre visa (2 mois, probablement non prolongeable a cause des J-O). Comme toujours, il est bien difficile de voyager en bus ou train avec des velos. Quand on arrive, les soutes sont pleines, le bus flambant neuf (inutile d'esperer pouvoir mettre les velo sur les sieges). On nous dit niette! Mais on est tetu, "si si, on va y arriver" Alors, on se lance a demonter en urgence tout ce qu'on peut de nos velo (roue, guidon, selle...). On rerange les affaires de la soute, un passager nous vient en aide (contrairement au chauffeur qui nous prend pour des fous). Victoire! On rentre dans le bus en gouttant de sueur, le chauffeur n'en revient pas!

On loge a Kunming chez "Raz", un "couchsurfing"

Raz est israelien et loue un petit appart' depuis 2 semaines, il a voyage 1 an en asie  apres avoir termine son service militaire de 4 ans en Israel. Il est Juif, sa famille est d'origine roumaine. Il y etudie le chinois et donne des cours d'Anglais. Tres vite, on parle politique et theologie; un vrai regal! C'est interessant, de parler de l'Iran avec lui, qui heureusement, a beaucoup de recule.

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Le deuxieme soir, on cuisine les crepes! Mais, le lendemain, on est tous les deux malades. De l'eau mauvaise? un restau pas terrible? En tout cas, on est bien malades, surtout Ivan, 40 de fievre qui manque de tomber dans les pommes. Le lendemain, Raz tout embete nous dit que sa petite copine philippine pas vu depuis 1 an vient le jour suivant. Il est vrai que vu notre etat et nos aller-retours aux toilettes, mieux vaut aller ailleurs.

 L'hotel a touriste

Alors on se rend pour la premiere fois dans un hotel a touriste. Le moins cher est deux fois plus cher qu'un hotel chinois moyen. Tant pis. On a acces a une terrasse avec table de ping-pong, un billard a l'interieur, internet et tele et DVD. Le restaurant fourni des plats europeen, on commande a l'acceuil qui appel au talky walky la cuisine. quel organisation! On nous donne un numero et le temps d'attente. On recupere donc lentement entoure de francais, d'anglais, d'etats-uniens. Mais ou sont donc les Maliens et les Togolais!

En avant vers le nord! 

Nous sommes heureux d'avoir pu visiter les paysages incroyables du Yunan, et de decouvrir la chine, pays qui fera surement beaucoup parler de lui dans les annees a venir. Pourtant, un sentiment de lassitude du voyage se profile a l'horizon et notre bond en avant en train nous donne d'autre perspective, nottament, atteindre Pekin, point le plus a l'est de notre voyage, et surtout rejoindre la Mongolie dont l'on reve deja!

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