Le desert de Gobi |
Petite nouveaute: vous pouvez laisser un commentaire a la fin de l'article. Voila!
Apres la Chine, le manque de sens et de motivation pour ce voyage, nous voici en Mongolie: un p'tit paradis. Nous avons d'abord traverse le desert de Gobi en compagnie des troupeaux de chameaux, pour progressivement nous retrouver dans les steppes verdoyantes d'une pure beaute! Le desert, c'est toute une histoire... Passke-c-laloi...! Nous arrivons devant la frontiere l'esprit serein. On a notre visa mongol, les chinois ne seront sans doute pas mecontents qu'on parte, et un village nous attend de l'autre cote de la frontiere pour nous reposer. Mais le policier chinois nous informe qu'il est interdit de passer la frontiere a velo! Il nous dit, l'air habitue aux contestations habituelles des touristes a velo: "c'est une vielle loi, c'est comme ca, je peux pas vous dire pourquoi." On attend donc qu'un camion nous prenne, apres deux heures d'attente inutiles, Ivan demande a un 4*4 pas trop rempli s'il peut nous aider. Hop, en 5 minutes nos velos et bagages, nous meme et 6 autres personnes sommes tous bourres dans le vehicule. Rendus cote mongol, c'est le bordel. Il y a trois guichets; tous en panne. une foule s'ammasse, un homme au fort caractere commence a s'enerver, et se prend la tete avec un policier. Une femme completement saoule pousse tout le monde en disant avec difficulte "Sorry, i drink too much!", elle se retrouve nez a nez avec l'enerve qui commence a l'engeuler. Une jeune mongole parlant anglais nous dit: "Welcome in mongolia!".
Desert de Gobi, nous voici! On prend donc la route au petit matin, vers 6h. Nous quittons la route goudronnee. Le sable nous oblige de temps en temps a pousser les velos sur quelques metres. La circulation semble pour le moins limitee. On croise dans la matinee, une moto en panne (a qui on donne une bouteille d'eau), deux trois voitures ou camions, et un troupeau de chevaux dirige par un cavalier mongol a la prestance incroyable. On lui demande la route. Seules quelques touffes d'herbe desechees permettent de nourrir les quelques troupeaux de chevaux, chameaux ou chevres ici et la. On repare avec devant nous le superbe paysage d'un orage qui se dresse au loin. A priori, il va passer a cote de nous. On est maintenant tout proche du nuage et le vent se leve. Alors qu'on croit l'eviter, un vent de tempete se leve brusquement. On ne peut plus avancer. Pas de panique, on filme les nuees de sable emportees par le vent. La pluie se leve. Grosse erreur: Nous n'enfilons qu'un impermeable sur nos tee-shirt. On est presque content d'avoir un petit rafraichissement. mais en quelques secondes, ce sont de gros grelons qui nous tombent dessus. Pris de panique, Amelie, se protege la tete avec les mains, Ivan arrive a decrocher une sacoche pour proteger les tetes. Les grelons sont enormes, ils fouetent nos pieds nus dans nos sandales et notre maigre couche de vetements. Au bout de 5 interminables minutes, une petite accalmie permet a Ivan de decrocher une deuxieme sacoche. Ca reprend de plus belle. Un ruisseau de grelon nous passe sur les pieds, nos mains gelees et foutees ont du mal les maintenir. Encore 5 minutes plus tard, ca semble se tasser. Les pieds d'Ivan sont figes, on claque des dents. On enfile rapidement tous les vetements qu'on peut et courrons pour nous rechauffer. Le paysage est desormais une enorme etendue de blanc, la temperature est passee de 35 a moins de 10 degres. La route est jonchee de trous trop profonds pour nous y risquer. Nous sommes terrorises, nous plantons la tente au premier endroit venu a cote de la piste.
Heureusement, le temps nous laisse tranquille et nous nous ressourcons d'un bon plat de pates. Nous nous sentons completement vider. Amelie garde quelques marques rouges des coups de grelons. On entend passer quelques camions et voitures qui semblent avoir beaucoup de difficultes a contourner les trous d'eau.
Premiere ville du desert: Erdeni.
Urgun Le lendemain alors que tout le monde dort encore, on part de bonne heure, afin d'eviter les orages et le soleil trop chaud. A la sortie de la ville, deux chemins s'offrent a nous, on choisit celui de droite, de toute facon il n'y a personne pour nous conseiller a l'exeption de quelques chevaux et chameaux. Heureusement qu'une moto nous double et nous avertie de notre mauvaise direction. Nous aurions du prendre le chemin de gauche. On fait demi-tour. Quelle chance, le vent est encore avec nous et c'est en 3-4 heures que nous rejoignons la prochaine ville Urgun. Nous nous posons dans une chambre de la gare, sans eau. Les toilettes communes sont un trou dans un plancher: on espere juste que les 2 planches qui nous soutiennent au-dessus d'une grosse fosse de plusieurs metres de profondeurs ne vont pas lacher! On pensait prendre une douche mais tant pis, ce sera juste les 3 toilettes comme disent les musulmans: les pieds, la tete, les mains! Perdus au milieu du Gobi, on reussi par le biais d'un portable a contacte Marie-Claude, la maman d"Amelie; on est contents. Quand le vent tourne! Le lendemain, le vent est toujours avec nous, on a toutes les chances de joindre le jour meme la premiere grande ville du desert San Shand. Mais au bout de 30 km, le vent tourne, le sable vole, le moral descend. On n'a pas toutes les sardines de la tente et ca nous angoisse un peu de planter sous cette tempete de vent. On n'avance plus qu'a 5km/h, le sable nous detruit les yeux, on s'engueule. Et la, o joie,on apercoit une ger (yourte) et demandons a planter a cote. Ils nous aident, placent des couverture afin que le vent ne s'engouffre pas, nous prete un marteau. Bayarching, la femme, vit ici avec son mari Ochirhuyag et le jeune fils Bayarchimeg. Ils ont un troupeau de chevres et moutons, ainsi que des chameaux. Le gars part a pied chercher son troupeau de chevres egares dans la tempete. Elle, accroche un poids au socle centrale de la ger pour eviter qu'elle ne s'envole. Nous yeutons la tente de temps en temps, elle tient bon. La "ger"ou maison nomade. La ger est une maison demontable et transportable facilement. Deux fois par an, les familles nomades changent de lieu de vie: l'ete ils s'installent au sommet de plaine afin que les troupeaux soient visibles de loin, et ils se rapprochent des villes l'hiver. La porte est en bois ainsi que son armature, en croisillon afin de la demonter facilement. Au sommet, un cercle en bois tenu par un pilier pose sur un socle, soutien toute la ger.
Le tour du cercle central permet d'encastrer des batons a l'horizontal penchant qui soutiennent le toit en tissu epais. Bayarching nous invite a nous asseoir dans la ger, sur un matelas. Ils disposent d'un petit gaz pour cuisiner, d'une tablette au centre, de deux matelas, d'une armoire et d'un petit meuble sur lequel est pose la tele. Au sol, une sorte de lino. Elle nous sert un bol de the au lait de chamelle trait la veille. Ils ont un troupeau de chameau qui erre la journee et rentre le soir retrouve les petits restes accroches par une ficelle. Elle nous fait goute un fromage sec au lait de chamelle. On joue avec le petit Bayarchimeg pendant que sa maman sort verifier si la struture de la ger tient le coup. Il n'a pas de couche et sa maman le change chaque gois qu'il trempe son pantalon ou lui met de temps en temps les fesses a l'air pour l'inciter a faire pipi! On sort les instruments de musique, le courant passe bien; elle se debrouille bien pour un premier cour de violon! Les mongols ne tiennent pas le violon de la meme facon: il est pose a la verticale, tete en haut, sur un genou, et l'archet est tenu par en-dessous et n'a que deux cordes. Et sa particularite est la tete de chaval sculptee au bout du manche. Son mari revient avec le troupeau, la tempete est finie; elle lui sert du lait dans son bol de chef. Des amis arrivent a moto. On discute avec les mains; ils nous demandent pourquoi on n'est pas a moto??...et l'ami tient absoluement a faire faire un tour a moto a Ivan. Deux enfants (11 et 6 ans!) arrivent au triple galop, rien de plus normal! Bayarching confectionne des pates qu'elle fait ensuite bouillir dans du lait de chameau: la soupe est prete! Elle nous donne un morceau de fromage sechee sur la toit de la ger, au lait de chameau. Le coin cuisine: Vient l'heure du rentrage des chevres sous un magnifiques couche de soleil:Les 2 jeunes garcons prennent plaisir a courser le troupeau de chevres, moutons et boucs pour le ramener pres de l'enclos et n'y faire entrer que les chevres qui seront traies le lendemain. Les chamelles retrouvent leur petits et Bayarching part les traire une par une sur une mamelle pendant que le petit tete a l'autre. Bayarchimeg s'endort dans les bras d'Amelie. Au reveil, il pleut; mais Bayarching comme tous les jours sort traire les chevres; ils nous expliquent que c'est du ressort des femmes! (comme d'hab...) Amelie l'accompagne et s'essaie pour la premiere fois! De retour dans la ger, elle nous sert un bol de riz au lait de chameau. Il pleut toujours un peu mais on demonte la tente et on se dit qu'on arrivera dans peut de temps a San-Shand qui n'est plus qu'a une vingtaine de kilometres. La boue du desert (remake!) La pluie transforme petit a petit la piste en terrain de boue, genre fort-boyard, exactement!! Les 20km semblent interminables.. En haut d'une colline, nous apercevons enfin San-Shand, grande ville qui est meme indiquee sur notre carte du monde! Deception... Un chinois dirait sans doute que c'est un hameau... Nous cherchons un hotel, heureux de pouvoir enfin nous secher, nous laver et nous reposer. Mais les quelques hotels sont complets, le premier nous dit "non" sans explications, le deuxieme reitere apres nous avoir fait patienter une demi-heure. On a trop faim, on se resoud a manger nos gateaux secs premier prix qui ont gout d'essence. On nous conseille d'aller a trois kilometres de l'autre cote de la montagne qui divise la ville en deux. Rendu la-bas, on nous conseille de faire demi-tour, mais de retour, pas moyen c'etait bien de l'autre cote. RRRH! Puis on nous annonce un tarif exorbitant et enfin on trouve un peu plus loin, apres plusieurs heures de recherche, a moitie congeles et les jambes videes.
Nous loupons toutes les demonstrations des trois sports "virils" traditionnel mongol (lutte, tir, equitation): cela devait ce passe a l'exterieur de la ville sur un lieu que nous ignorions; dommage. Sinon, on croise un cyclotouriste polonais qui va voir les J-O a velo, il vient de faire 10 000 km en trois mois. Avec deux de nos jambes on en fait a peine une des siennes, ca colle!
Nous repartons sous la rosee matinale. Nous voyons des ouvriers s'afferer sur la construction de la future route betonnee, dont les habitations nomades (ger) bordent la route; toute la famille bien souvent suit et vit avec l'homme sur son lieu de travail. Nous croisons egalement un tas de cailloux au milieu duquel se dresse un baton qui laisse flotter des tissus de couleur. On apprendra par la suite que c'est comme un lieu de culte qui rend hommage aux gens de passage et il porte bonheur parait-il d'y faire 3 fois le tour dans le sens des aiguilles d'une montre autour de ce cairn nomme "ovoo".
Apres une halte dans un village desert ou seul-e-s des hommes et femmes tuent des chevres et ou nous avons goute une specialite culinaire du pays (raviolis au la viande de chevre justement ou cheval, ou mouton, ou vache) appelee "boes", on est tellement assomme par le soleil du midi que l'on se pose a l'ombre de machine de chantier en pause. Nous ramons, euh..pedalons dans la choucroute,,euh dans le sable, il nous freine. Il est temps que la route betonnee reviennent, 30km nous en separe. La magie du desert. Et vers 20h, nous plantons alors que le soleil se couche et la lune se leve. Nous nous rejouissons de notre collection de cailloux et pierres du desert. C'est a Choir que l'on retrouve Saint-Asphalt!! A partir de la, le paysage semble se verdir petit a petit. Encore une fois, nous plantons la tente au milieu de rien; une promenade digestive sur la montagne. Lorsque le silence s'installe dans le desert, l'ambiance est toute particuliere et envoutante, l'impression que le temps s'arrete. Des cyclotouristes en route pour les J.O Nous nous reveillons avec la chaleur du soleil. Nous roulons sur l'unique route goudronnee et peu frequentee. Quoi que, nous croisons deux cyclistes croates qui font route a velo depuis leur pays pour se rendre aux J-O. Marco et Mladen ne font routes que depuis 3 mois, mais ont deja parcouru 10 000 km! Deux jours plus tard, nous croisons un groupe de cyclistes hollandais pedalant vers la meme destination.
Les steppes a l'horizon! Le paysage reverdit progressivement, il y a plein de fleurs partout, ca sent bon! Les gers aussi sont plus nombreuses. Le midi on cuisine du riz, le magasin est ferme alors qu'on est dans les horaires d'ouverture, notre riz (on a que ca) est donc un peu fade. On decouvre ensuite a la tete mouillee de la coquette vendeuse, qu'elle faisait une pause douche! Apres avoir avale notre ration, la dame du batiment contre lequel nous sommes adosses nous invite a nous assoir a une table. Elle est en fait patronne d'un petit restaurant bon marche, qui lui, etait ouvert. Ces trois enfants bougent dans tous les sens, elle leur flanque une baffe: ils rigolent. La pauvre mere semble ne plus en pouvoir, nous la remercions pour le toit qu'elle nous a offert et repartons sous une chaleur ecrasante.
La tente cede!
Au pays des "vrais" cow-boy...qui vivent commes des indiens (non-extermines) Le soir, nous campons pres d'un champs cultive, et surtout en face d'une immence prairie. On regarde les cow-boy mongols ramener leur troupeau a cheval avant la nuit. Nous apprenons par la suite que certains mongols vivent en tipi.
Toutes les routes menent a...Oulan-Bator.
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