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La russie, du 15 au 29 aout.

 

 Transsiberien

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Nous voila dans le trans-siberien. Il y a 4 lits dans le petit compartiment mais confortable, que nous partageons avec un jeune mongol et un jeune avocat neo-zelandais.  Nous decouvrons les incroyables paysages de la mongolie du nord par la fenetre,  en cette premiere apres-midi de voyage.

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 Nous avions prevu quelques reserves alimentaire et nous decouvrons que nous avons bien fait. Il n'y a pas de magasins ni de restaurant dans le train, pour l'instant en tout cas. On mange donc nos gros gateaux secs, du pain tartine de chocolat, et des pommes. Pour les plus aventureux, on peut courrir aux quelques arrets de la journee s'acheter des pates chinoises (juste a mettre de l'eau chaude), ou plus, suivant les stations. On sirote donc du the en discutant avec l'avocat, qui rentre voir sa famille qu'il n'a pas vu depuis des annees. Il en profite pour visiter les pays en voyageant en train.

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Puis, le jeune mongol sort sa guitare, ils sont toutes une bande et font la java dans le compartiment du fond. Il nous chante un air mongol a la mode. De l'autre cote, du wagon, il y a une bande de joyeux polonais de polythechnique, ils sont en vacances et exellent rapidement dans l'art de faire des courses incroyables a chaque arret, malgre quelques courses-poursuite pour attraper le train a temps. Ils n'oublient pas d'acheter le necessaire de vodka et autres denrees de ce genre... Le reste du wagon semble majoritairement occupe par des mongole, la 40 ou 50 aine. Ou vont-ils donc tous?....
Nous arrivons le soir a la frontiere. Des tetes de blancs becs, sourire a l'envers, se mettent a fouiller tout le train armer de tournevis et de lampe de poche. Notre voisin mongol a auparavant enfile pas mal d'habits et bourre son sac de pantalons, de meme qu'il s'est installe 2 grosses couvertures... La chaleur est pourtant ettouffante??? On doit remplir plusieurs papiers, on se trompe, on recommence. Ah? tient, il nous manque un  papier? Mais non monsieur, on ne nous l'a jamais donne! Bref, quelque gouttes de sueur, mais tout ce passe bien, ils ne fouillent pas nos sacoches. On decouvre que les murs du train sont remplis de couvertures et d'habits, mais cela semble habituel...
Le train ne repare qu'au petit matin.

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Nous faisons la connaissance de Sophie et Joseph, on pensait a leur tete qu'ils etaient allemands, mais on avait remarque leur pantalon large multicolore, aux airs rustiques mais etudie. De plus, lui porte la barbe, ce qui est (nous l'avons appris dans ce voyage) une facon de reconnaitre les francais.
En fait, Sophie est allemende et Joseph est francais, il sont allee au nepal avec une ONG pour soutenir cette toute recente democratie. Sophie parle l'anglais, le nepali, l'allemand et le francais, elle a vecu 11 ans a Kathmandou. Joseph est chanteur, et interesser par l'agriculure respectueuse de l'environnement. Nous passons de bons moments avec eux a jouer aux cartes et a discuter sur le monde.

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Le marché mongol, toute une histoire!

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Nous decouvrons enfin a quoi servent toutes ces couvertures par temps caniculaire! Avant le premier arret en russie, La moitie du wagon s'affaire, comme si tout le monde descendait la? A l'arrivee, le quai est bonde de russes, porte-monnaie en main. Toutes les fenetres s'ouvrent et un gigantesque marche semi clandestin commence. Les sacs-a-mains et jeans chinois se vendent comme des petits pains. La marchandise volent depuis les fenetres tandis que les bras se tendent pour recuperer la monnaie. Quelques policiers sont là, tentant d'arreter ca. L'un d'eux se met a poursuivre une vendeuse! Mais rien a faire les employes du train sont de meches et previennent leurs copines, qui se refugient dans le train a toute vitesse. Et le policier se retrouve nez-a-nez avec le sourire innocent de l'employe du train. Et puis que faire? Les russes se jetent sur la marchandise bon marché, priant les mongols, tout aussi heureux de bien vouloir leur vendre la sainte marchandise. Nous voyons progressivement que selon les gares la police est plus ou moins vigilante. Parfois, les policiers aussi en profitent pour faire quelques achats. Pourtant, la douane avait bien vu toutes ces couvertures et n'etait surement pas dupe...

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On decouvre aussi que s'il n'y a pas de magasin officiel dans le train, on peut trouver tout ce qu'on veut aupres des mongols, dans chaque wagon. On nous sort donc de gros cartons remplis de pates chinoises aux differents parfums qui viendront completer nos trop maigres reserves.

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Nous ne voyons pas trop le temps passer, entre lecture, jeux de cartes rencontres et contemplation des paysages de la siberie. Nous arrivons comme prevu 4 jours plus tard a Moscou. Le train s'arrete, nous prenons notre temps popur descendre les bagages. Nous demandons nos velos au wagons du fond. L'homme demande notre justificatif et va chercher ses lunettes. Mais le train redemarre deja! Ivan voit les velos devant lui mais ne peut les prendre, on lui interdit. Tant pis, il s'impose, prend un velo et fonce dans le couloir en cognant tous les bords et donne le premier vélo a Amélie qui trottine a cote du train. L'employe, voyant qu'un velo est deja parti laisse Ivan prendre le deuxieme. Mais rendu a la porte, Amelie coure desormais pour le suivre, tant pis, Ivan le jete! Puis saute a son tour, se retrouvant dans les bras d'une dame un peu effrayée. Ouf!

Moscou

Sveta et Sergi nous hebergent durant deux nuits. Ils vivent en colocation avec une autre femme, avec qui il partage un petit appartement. Ils sont marie depuis 8 mois et Sveta est enceinte de 6 mois. Leur salaire de comptable et de militaire a plein temps (equivalent d'un smic francais pour elle et d'un demi-smic pour lui), dans une ville ou les prix sont pas si eloigne de ceux de Paris, ne leur donne pas un grand confort de vivre. Sveta dit que la vie etait plus facile avant 1989; il y avait des aides du gouvernement, les transports etaient plus accessibles, un logement etait donne aux jeunes maries et les prix de la nourriture etaient plus abordables. Bien sur la vie est moins chere en campagne mais il n'y a pas de travail. Elle nous dit que les gens ne font qu'un voire deux enfants, car en avoir plus coute trop cher. D'ailleurs Sveta et Sergi resterons dans cette appart' ou ils n'ont qu'une chambre (petite cuisine et salle-de-bain commune) a eux seuls. Ils sont adorables avec nous, nous ont tres bien recus. Qu'il est agreable d'en apprendre tant (grace a l'excellent francais de Sveta) dès l'arrivée dans un nouveau pays.

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On se promene dans la ville. Ca fait drole de revoir autant d'eglises, depuis l'temps. On en visite quelques-unes. Au passage on retrouve un saint-nicolas (le protecteur de voyageurs) pour remplacer le premier offert en serbie et perdu en turquie. Une femme fait remarquer sechement a Ivan qu'il n'a pas oter sa casquette. Ca semble serieux, on pensait pas. De plus la loi ne l'oblige pas mais il est tres mal vu qu'une femme y entre sans un voile (ca r'commence!!), pour les russes particulierement et recommande de porter une jupe longue. Sveta nous explique a sa facon que peut-etre les cheveux devoile prenent l'energie du lieu. Il semble que depuis la fin du communisme, durant lequel le culte etait interdit, il y ait eu une recrudescence des pratiques religieuses.

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Sortie de Moscou

Ca nous prend des plombs, la circulation est dense et dangereuse, mais on arrive reellement a s'extirper en fin de journée de ce meli-melo citadin...la pouasse! La route est bordée de foret de sapin. Nous nous arretons dans une station service pour y faire le plein du réchaud a cuisiner, mais l'acceuil laisse a désirer. Notre accoutrement de zonard ne plait pas et le gerant ne veut pas nous laisser remplir 50cl. On insiste, il parle fort, en russe. On demande a un gars si on peut le payer et qu'il nous verse  un peu d'essence dans la bouteille. Il est presse. Dans le meme temps, une voiture avec trois types mates genre des pays du "dessous" (les stan) arrivent. Nous voyant galerer, ils nous remplissent la bouteille sans manieres et sans remboursement. On ne leur a pas demande mais ils etaient surement musulmans, pour aider un voyageur ainsi.  Quelques kilometres plus loin, on s'arrete a nouveau afin de faire la reserve d'eau dans une station. Le laveur de vitre s'interesse a notre voyage. Lui est ouzbek et comme beaucoup d'immigres des "stan" vient travailler en russie. Mais on ne comprend pas tout car les salaires russes  (d'apres ce qu'on nous a dit) ne semblent pas eleves et les niveaux de vie non plus. On essaie deux, trois mots de turc pour communiquer. Cet homme est loin de sa famille et son travail ne semble pas très attrayant.

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Nous aprecevons, un lac ou quelques familles et bandes de jeunes viennent y passer les derniers jours de vacances. Nous plantons la tente derriere un bosquee et courons nous rafraichir et nager, ca faisait des mois qu'on ne l'avait pas fait! Nous retrouvons egalement la rosee du matin, le temps pluvieux, on sort les pull, ca sent le sapin et ca fait plaisir!

Les soirees camping.

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Nous campons ainsi tous les soirs a l'orée des bois, et cuisinons regulièrement au feu de bois. On ne croise pas grand monde. Mais un soir, alors que nous cherchons un endroit ou mettre la tente, une femme arrive a velo. On lui lance quelques mots russes. Elle semble tres a l'aise, parle plus fort pour qu'on comprenne mieux mais ca n'y fait rien. On croit tout de meme comprendre par ses gestes que ces pres sont son domaine, elle nous montre sa vache attachee en train de brouter. Puis nous emmene proche d'un joli lac ou elle nous dit qu'on y sera mieux. Irina, cette meme femme revient une heure plus tard a l'endroit ou l'on s'est installe avec un panier de fruits et legumes du jardin!! Quel present!

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Lors d'une fin d'apres-midi, il se met a pleuvoir, les poids lourds nous frolent toujours de pres, il n'y a pas de bas cote, il est donc temps de trouve un petit coin tranquille; mais les pres sont marecageux et la prochaine grosse ville n'est qu' 1 km. En s'enfoncant dans un petit chemin on trouve tout de meme au milieu d'un bois, un coin degage par les bucherons. Horreur, il est deja squatte par des milliards de moustiques... On monte la tente a toute vitesse, il mouille un peu, on se fait pique de partout, on enfile donc nos impermeable (il nous faudrait presque des combinaison d'apicultueur!!). Nous allumons un feu et nous lavons tres vite-fait a cote: ils ont tout de meme le temps de nous pique aux fesse! On ne se prepare pas a mange et courrons nous refugier a l'abris dans la tente. 

Chambres-routiers 

Il pleut toujours le lendemain, ce n'est pas encourageant. En plus on a calcule en fonction du nombre de jours qu'il nous reste (par rapport a la date du visa) et les kilometres nous separant de la frontiere lettone, il faut soutenir une bonne moyenne par jours, sans jours de pauses. On n'est pas hyper motives mais on verra. Apres 70km, on s'arrete dans un bar routier qui tient aussi des chambrettes. Parfait, on peut se doucher en plus, un vrai bonheur! Il pleut toujours. Armen le patron est tres sympa. Ces enfants bossent ici aussi. Ils sont armeniens. Armen sort la bouteille de vodka naturellement et nous, les instruments de musique. On explique qu'on ne boit pas beaucoup, que l'eau de vie roumaine a detraquee l'estomac d'Ivan. Il nous dit: "peuf peuf peuf, tu bois, et apres t'es gueri!"

Le lendemain il pleut toujours.. on n'envisage l'auto ou le camion-stop, mais sans succes. La fille d'Armen nous prepare un sac rempli de concombres du jardin et nous donne les horaires de bus qui menent a la prochaine grande ville. Le chauffeur nous accepte avec tout le barda. 

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Rencontre d'Antony dans le train!

Nous decidons dans cette ville de prendre le train. Nos mollets ne tiendront pas le coup d'une moyenne de 80 km minimum par jours non-stop durant une semaine, et le moral non plus, sous la pluie! Apres un plat de riz au rechaud devant la gare, on prend le train de 18h30. Il s'arrete dans tous les hameaux perdus au beau milieu de la foret et met 5 heures pour faire 150km! Vers 23h, avant l'arrivee, une des controleuses s'inquiete de savoir ou on va dormir, si on connait du monde. Elle demande a un jeune de nous traduire tout ca en anglais: Antony nous invite finalement a dormir chez lui. Il a 23 ans, vend des livres et vit dans le 2 eme appartement de ses parents qui sont dentistes et prof. Comme toutes les villes russes qu'on a pu voir, il y a pas mal d'immeubles delabres, certaines rues sont defoncees par les racines des arbres. 

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Antony aime ecrire des poemes et de la science-fiction. Il aime la musique electronique et nous fait ecouter Jean-Michel Jarre. Nous sommes un peu fatigues de la journee mais lui se couche rarement avant 3 ou 4 heures (il est en vacances). Il dit que parfois, meme il ne dort pas 1 nuit et dort ensuite 48h d'affile, ca depend, il n'a pas de rythme. Sa copine aussi aime la poesie et il nous lit un de ses poeme d'amour en russe. Il nous raconte egalement que deux mois auparavent, alors qu'il rentrait chez un ami dans une autre ville, vers 4 heures du matin, deux types lui ont litteralement "casse la gueule" sans raison, parce qu'ils avaient envi de se defoule peut-etre, sur Antony qui est tout stone. Sans s'en souvenir, il est alle a la gendarmerie en sang, porter plainte, il s'est reveille a l'hopital suite a une operation tres serieuse (hemoragie interne). Un des deux agresseur est retrouve, il est militaire.

La p'tite routine!

Le paysage est toujours le meme sur cette route depuis Moscou: vastes etendues de forets, grands pres d'herbes non-fauchee, non-cultivees, sans animaux a paitre. Une, ou deux fois on apercoit un troupeau de vaches garde par une femme a cheval; ici non plus il n'y a pas de barrieres. Le cout de la vie etant eleve, la plupart des maisons de campagnes possedent un jardin potager.

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Nous nous arretons de temps a autre pour demander de l'eau. Il n'y a pas souvent l'eau courante alors on nous emmene au puits. On demande avec des gestes si l'eau est potable, mais la question n'est pas toujours comprise. Lorsqu'Amelie tourne sa main au dessu de son ventre pour lui demander si l'eau ne rend pas malade, la grand-mere ci-dessous comprend qu'elle est enceinte!

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Un midi, on s'arrete dans un resto routier. Deux georgiens ici presents et interesses par notre voyage nous pose des questions (on discute avec gestes..etc). Ils roulent en direction de Moscou, viennent de quitter le pays. Ils nous aident a commander des spaghettis. Et sans nous le dire payent pour nous en partant!! On n'aurait pas ete etonne qu'ils soient musulmans!

Tenues vestimentaires : voilee ou denudee...

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A la campagne, a notre etonnement, beaucoup de femmes portent le voile. (meme des jeunes). A l'inverse, en ville les filles sont pour beaucoup en mini-jupes ou mini-short, tres a la mode. Lorsqu'Amelie va faire les courses, les regards se tournent vers son accoutrement et les rires dissimules sont courants: le pantalon rentre dans les chaussettes , c'est pas "in". Pour Ivan, moins de soucis car ce sont les femmes qui sont jugees d'abord et non les hommes, comme dans le monde entier.

Que ce soit par tradition ancienne et religieuse de la femme voilee et des formes cahees ou la mode moderne denudee a l'extreme (voit-on des hommes en mini-jupe?) aux habits moullants, nous deplorons que la femme soit toujours victime des hormones masculins. Pire encore nous deplorons que la femme soit montree nue sur les publicites dans le seul but de declencher des pulsions de consommation, donc d'engendrer du benefice financier. 

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