C'est dans le bourg de Mouchin que l'on pense se poser ce soir, à quelques kilomètres de la belgique.

 Nous sommes un peu excités à l'idée de raconter notre voyage (en francais!) de retour au pays. On s'imagine que les portes s'ouvriront plus facilement! Nous demandons donc à planter la tente dans un jardin mais hélas, le bonhomme est bien désolé car il a semé la pelouse 1 mois plus tôt et ne voudrait évidemment pas l'abîmer. Tiens c'est d'ailleurs drôle, on ne revoit des tondeuses et des pelouses toutes belles (et inutiles) que depuis l'allemagne. Bon, ce n'est pas grave, on toque une seconde fois; mais malheureusement, ici aussi, la pelouse risque de s'abîmer nous dit-on!!L'écoeurement nous gagne, sans mot dire mais très énervés, on part s'installer dans un pré. Un peu de déception en cette première soirée dans l'héxagone, aucun contact. Nous repensons avec nostalgie à l'accueil musulman, aux chaleureux cavaliers mongols, aux crèves-la-faim des trottoirs de calutta, aux sereins paysans roumains. Bon, il ne pleut pas, c'est toujours ça!

Chez Sylvain: Arrivés à Douai, on contacte Sylvain grâce au site "hospitalityclub.org" qui accepte de nous héberger pour cette nuit. Il bosse dans l'assainissement de l'eau. Il s'intéresse à l'éco-construction, aux eco-villages. Il nous cuisine une bonne soupe mmmh!!!! Le lendemain,le temps froid et pluvieux nous freine après 25km et nous monte dans le train.

Chez Guillaume:

 Depuis Arras, nous allons jusqu'à Rouen, où nous jouons dans la rue sans grand succès. Nous contactons Guillaume qui nous reçoit très sympatiquement. Il est passionné d'informatique, voudrait voyager plusieurs mois mais sa copine n'a pas les mêmes envies. Quel bonheur de dormir au chaud encore une fois.

Chez Pascal et Martine: Les bords de la seine sont tellement beaux qu'on en perd notre direction principale et on s'offre un détour de 20km. Nous n'arrivons donc pas comme prévu à Honfleur et demandons à des gens près de Pont-Audemer pour planter la tente dans leur jardin. Ils nous invitent pour dîner avec leurs ami-e-s. Martine est voyante et Pascal magnétiseur, exorciste, guérisseur spirituel. Ils sont très gentils et nous passons une forte agréable soirée en companie de leurs amies astrologues, radièsthésistes.... Au réveil, ils ne sont pas là mais nous ont laissé à la porte de la tente un panier avec du thé, des croissants deux portes-bonheur et un petit mot:

Chez Anne: On continue face au vent et à la pluie. On est de plus en plus trempés mais qu'importe, Anne nous attend à Cabourg. On retrouve pour la première fois depuis 15 mois un jolie petit port, à Honfleur, investie en ce dimanche pluvieux par une ribambelle de touristes (pour beaucoup de la capitale) Et on longe la côte jusqu'à Cabourg. Anne nous attend, mais surprise, Samuel, Iris, Marie-Claude et Jacques (famille d'amélie) nous y retrouve aussi, impatients de nous revoir! La joie est grande! On se promène, on reste une journée ensemble.

On part le lundi matin et on s'arrête le midi pique-niquer dans Caen. Puis on décide de jouer de la musique. On installe la carte du monde et notre parcours ainsi que quelques photos entre les vélos, ce qui intrigue certaines personnes qui s'arrêtent discuter. Amélie papotte avec Paul, dans nos âges qui souhaite lui, partir un jour à pied. Pendant ce temps, Ivan s'arrête en plein morceau pour papoter avec la police qui écoute le récit de notre voyage avec intérêt: "Ah bon, les mlusulmans sont acceuillants? on n'aurait pas pensé!" Nous sortons de la ville en compagnie d'un cycliste retraité qui nous parle de son jeune temps. Nous plantons la tente (sans le  avoir mais pour la dernière fois) dans un petit calvaire entouré de bosquets.

Chez Julien: Au réveil le ciel est dégagé et la température fraîche. Les paysages sont vallonnés. Nous arrivons à Vire et contactons  Julien qui nous reçoit chez lui. Il est passioné de photographies prises en festival de musique. Il nous raconte les coulisses du festival " les papillons de nuit" et les travers des musiciens. Il nous conseille pour le lendemain d'empreinter une ancienne voie de chemin de fer reconvertie en piste cyclable. C'est effectivement agréable, on ramasse des chataîgnes. Le pays virois n'est pas tout plat. Nous approchons de la fin de ce voyage, il fait beau.

Chez Georges et Yvette: En fin d'après-midi, alors qu'une grosse côte vient de nous assomer, nous apercevons deux personnes nettoyer par terre, devant leur maison et on se dit que leur terrain serait parfait pour planter la tente! On leur demande. Georges nous questionne un peu sur notre voyage puis nous indique finalement un endroit où nous installer. Mais alors qu'on commence à déplier le barda, Yvette sa femme vient nous proposer de dormir à l'intérieur, ses enfants ne vivent plus ici et il y a des lits de libres. Elle nous propose également de souper avec eux! Elle nous propose tout cela le plus simplement du monde et de bon coeur, on veut ou on veut pas, ça lui est égal. Elle n'est pas dans les manières. On rentre donc nos vélos dans l'ancienne salle de traite. Georges était conducteur de citerne de lait et Yvette gardait la petite ferme et trayait les vaches. Le feu de cheminée nous réchauffe, c'est plaisant. On raconte le voyage et montrons les photos. Eux nous racontent leurs vies, nous offrent un bon repas de chataîgnes, arrosé de cidre maison. Et le lendemain Georges nous fait la visite de leur ancienne ferme, heureux que des jeunes s'intéressent à cet ancien temps perdu et ringuard aux yeux de beaucoup de gens.

On les quitte sous le soleil pour entrer en ille-et-vilaine. On s'installe à fougères pour pique-niquer. On a le gros sourire aux lèvres, est-ce pour cela qu'aujourd'hui beaucoup de gens nous abordent? Entre autres, une femme un peu à l'ouest et son chien viennent nous parler de la force orange et du 21 décembre 2012, la date du nouveau monde, "heureusement que les indiens nous apportent leur force spirituel" (??!??). Par hasard, Ivan croise des gens qu'il connaît! Ils viennent assister à un colloque sur un grand collecteur de musique de haute-bretagne, au 19ème siècle. On ne quitte donc Fougères qu'à 16h, heure à laquelle on décide finalement de tracer jusqu'à Rennes, qui est encore à 50 bornes; mais l'excitation est trop grande. On traverse la forêt de Rennes. Et à la tombée de la nuit, on arrive place de bretagne sur notre premier lieu de départ 15 mois et 10 jours plus tôt!

RENNES: On débarque chez Arnaud notre "webmaster" bien aimé et on passe la soirée avec les ex-coloc Julie et Alice.

Le lendemain on croise beaucoup d'ami-e-s, sur le marché des lices, chez Alice, ça fait tout bizarre, ça fait plaisir.

Le dimanche, on essaie de partir pas trop tard malgrès la fête de la veille, pour rejoindre Paimpont, chez les parents d'Ivan. Dès nos retrouvailles avec Isabelle, J-F et Manoël, s'ensuit l'arrivée de Samuel, Pénélope, Swann, Odilon et Erwan! Journée forte en émotion. Puis arrivent dans la foulée Claire avec Jacques et Marie-Claude.

Après quelques jours de pause, nous continuons vers Bourg-Des-Comptes retrouver Peggy, Elia et Pierre;

 et on passe la soirée avec Nath', Eric et des amis; on poursuit vers Bain-de-bretagne où Les bardoul nous hébergent.

Dernier jour!

Nous arrivons vers 10h place de la gare de redon en compagnie de Patrick, son frère et Yannick. Nous prenons l'apéro chez Auguste et Christine, les retrouvailles sont bien engagées: nous croisons Melaine, Hélène, Marie, Pierre et Perrine! Il est midi, et temps de finir le dernier tronçon de route qui nous sépare du dernier point d'arrivée. Nous suivons le canal de Nantes à Brest jusqu'à Guenrouët, à fond les pédales, puisque Gilles nous attend dans le bourg depuis au moins une heure! Nous continuons tous les trois par Quilly  pour arriver à Campbon où surprise une horde de supporters nous y attend cachée derrière l'église!! Quelle joie! De nombreuses frimousses qui font plaisir à revoir, des petits gâteaux pour la route, des maquillages!!

Nous finissons tous ensemble, une 20 aine de cyclistes jusqu'à "la carriais"(chez les parents d'Amélie) où d'autres personnes encore nous attendent!!

Merci à tous nos ami-e-s et nos familles qui nous ont soutenu durant ce périple, qui y ont cru. Un grand merci à Arnaud pour les heures passées à créer et gérer ce blog.

Une pensée pour Armelle et Gérald, avec qui nous avons fait un bout de route dans le moyen-orient, et qui sont actuellement en argentine! (asieendanseuse.com)

Dans un monde aux multiples facettes, la direction générale que semble prendre la majorité des humains nous fait parfois peur. Cependant, lorsque l'on repense à "Allil" l'imam du petit village qui nous a tout offert, au mongol "Pagué", seul dans sa yourte qui a marché 2 heures pour nous chercher un bol de lait de jument, lorsque l'on pense à ces millions ou milliards de personnes qui ne vivent de presque rien, sous le nez desquelles nous avons voyagé avec plus de matériel qu'ils n'en possèderont jamais, lorsque l'on repense aux énormes grêlons du désert de gobi ou aux chiens grecs et turcs, lorsque l'on voit notre chance d'habiter dans une partie du monde incroyablement riche et libre, nous nous rendons compte que dans une vie qui ne tient qu'à un fil, nous sommes parmis les plus chanceux, et qu'il suffit de s'en rendre compte pour que les choses les plus simples de la vie soient les plus merveilleuses.

Notre vie est un voyage, et nous le continuerons, en tachant de nous souvenir de ce que l'on a vécu pour tenter de notre mieux de réaliser nos projets en fonction des réalités environnementales, humaines, du présent comme du futur, pas seulement à notre échelle individuelle, ni nationnale, mais a l'échelle mondiale.

Nous aimerions préciser notre pensée par rapport à l'article de presse océan. Le fonctionnement de la société française ne reflète pas vraiment notre idéal de vie, nous n'idéalisons pas du tout "la france", nous ne sommes sûrement pas nationalistes; nous avons simplement l'envi de vivre proche de nos familles et ami-e-s; nous voulons aussi exprimer que nous avons énormément de chance d'être né-e dans un pays très riche et libre, car bien que depuis notre retour, nous entendons sans cesse parler d'une certaine "crise", nous sommes effarés face à l'opulence du mode de vie de l'europe de l'ouest, qui contraste fortement avec ce que l'on a pu voir ailleurs. Nous pensons que si un changement doit s'opérer, il doit avoir lieu dans nos pays riches; En achetant des produits venant de loin (fruits, bois exotiques, cafés, thés, chocolats, jouets chinois, en utilisant à outrance les moyens de déplacements polluants, nous tuons des êtres humains d'aujourd'hui et de demain:

-augmentation des surfaces cultivables vouées au bio-carburants plutôt qu'aux cultures vivrières,

-esclavagisme des petites mains dîtes "bon marché", des pays pauvres

-Destruction rapide des ressources naturelles limitées

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Etezadiye-Iran-23 décembre 2007